Au cours d’une conférence de presse tenue ce vendredi à Kinshasa, des organisations de la société civile du secteur de l’éducation entre autre la Coalition Nationale de l’Éducation pour Tous (CONEPT) et Young Men Action for Education (YMAE) ont accusé le cardinal Fridolin Ambongo de violer la constitution de la République démocratique du Congo, en décidant de faire partir les enseignants non fidèles catholiques des écoles primaires conventionnées catholiques dès cette année scolaire 2020-2021.
« La déclaration du cardinal faisant état de l’interdiction de travailler au sein des écoles publiques conventionnées catholiques des enseignants ne confessant pas la foi catholique viole les dispositions constitutionnelles, légales et conventionnelles régissant les libertés fondamentales publiques », a déclaré Jacques Tshimbalanga, coordonnateur de CONEPT.
Selon lui, les enseignants ne sont pas des paroissiens d’une église quelconque. Ce sont plutôt, a-t-il précisé, des fonctionnaires de l’État et on ne peut pas les discriminer à cause de leur appartenance religieuse.
« C’est un excès de pouvoir de la part du cardinal, les écoles catholiques sont une propriété de l’État et l’église n’est que gestionnaire de cette propriété. Les propos du cardinal sont une violence basée sur l’identité », a martelé Jacques Tshimbalanga.
Par conséquent, le coordonnateur de CONEPT a menacé de recourir aux instances judiciaires au cas où les enseignants non fidèles catholiques seraient virés des écoles conventionnées catholiques pour non appartenance à la foi catholique comme seul motif de leur licenciement.
Il sied de rappeler que le cardinal Fridolin Ambongo a récemment déclaré que dès le début de cette année scolaire, les enseignements dans les écoles primaires conventionnées catholiques seront donnés par des enseignants fidèles catholiques. Cela, selon lui, va permettre de consolider la foi chrétienne catholique à travers notamment la catéchèse.
Emery Yakamua
