À l’occasion de la commémoration du 14ème anniversaire des massacres de Kaniola et Nindja qui a eu lieu ce dimanche 10 octobre 2020, Tatiana Mukanire, coordinatrice nationale du Mouvement national des survivantes des violences sexuelles, a plaidé pour que les victimes soient impliquées dans le mécanisme de réparation.
C’était au cours d’une cérémonie organisée au mémorial érigé en mémoire de toutes les victimes le samedi 10 octobre 2020 dans le Sud-Kivu.
« Nous demandons au gouvernement congolais de continuer le processus de justice transitionnelle et d’opter pour la mise en place d’un tribunal pénal international pour la RDC et des chambres mixtes spécialisées, des mécanismes de recherche de la vérité, des programmes de réparation et de garantie de non reprise, la participation effective des victimes, y compris des survivantes de violences sexuelles à la conception, la mise en œuvre et l’évaluation des mesures de justice qui les concernent directement dans l’esprit de la résolution 1325 du Conseil de sécurité et de l’agenda femme, paix et sécurité.», a-t-elle dit.
Tout en appelant la communauté congolaise à s’engager afin de faire en sorte que le Congo ait un nouveau visage, Tatiana Mukanire a invité les habitants de Kaniola à éviter la stigmatisation des victimes des massacres afin de leur permettre de reprendre la place qui est la leur dans la société.
« Chère communauté congolaise, chère population de Ngweshe et particulièrement celle de Kaniola, comprenez qu’être violé est douloureux et traumatisant. Stigmatiser les victimes ne leur donne pas la chance de reprendre leur vie et prendre un nouvel élan. Imaginez que ce soit votre mère, votre sœur ou votre fille. Nous avons donc le devoir de les aider à accepter leur situation et à passer de l’état de victime à celui de survivante pour être leader dans leurs communautés et participer activement au développement de notre société.», a-t-elle souligné.
Commis par les rebelles hutus rwandais en 2006, les massacres de Kaniola et Nindja ont été à la base de plusieurs centaines de morts. On dénombre également plusieurs centaines de cas des violences sexuelles.
Moïse Makangara
