Dans une correspondance adressée à l’Assistance pour l’Afrique, à Constante Hamilton, représentant des Etats-Unis aux affaires commerciales, le ministre du Commerce extérieur, Jean-Lucien Bussa, explique les motivations de la réintégration de la République démocratique du Congo dans la loi sur le développement et les opportunités africaines (AGOA).
Le retour du Congo-Kinshasa dans le système de l’AGOA managé techniquement par le ministre du Commerce extérieur, constitue une nouvelle victoire diplomatique pour le président Félix Tshisekedi.
D’après le ministre du Commerce extérieur, l’adhésion de la RDC à l’AGOA n’a pas été facile vu le nouvel ordre politique. Il a fallu, explique-t-il, au pays de remplir un certain nombre de critères d’éligibilité notamment éviter de commettre des violations des droits de l’homme, promouvoir l’État de droit, la mise en place du pluralisme politique, disposer d’une économie basée sur les marchés, la lutte contre la corruption et les pots-de-vin, les mécanismes de protection des droits des travailleurs internationalement reconnus et l’élimination des obstacles aux transactions commerciales.
Il ajoute, cependant, que la RDC a connu des avancées très significatives concernant les circonstances qui ont été à la base de son exclusion de l’AGOA en 2011.
« Le pays a connu des améliorations sur les plans démocratiques, l’amélioration du climat des affaires, du respect des droits de l’homme, de la lutte contre les violences faites à la femme et l’amélioration du cadre structurel en vue de faciliter son intégration au sein du système de l’AGOA », rapporte cette lettre signée par Jean-Lucien Bussa, ministre congolais du Commerce extérieur.
À l’en croire, l’éligibilité de la RD-Congo est motivée par le fait que « le nouvel ordre politique s’inscrit dans une logique de la promotion de la bonne gouvernance administrative et politique ».
Selon le ministre J-L Busaa, les élections de décembre 2018 ont débouché sur une passation civilisée de pouvoir instituant au sommet de l’Etat un président issu de l’opposition et ce, dans un climat de dialogue et de paix qui a permis la libération des prisonniers politiques, l’ouverture des médias fermés, la liberté d’expression, le retour des exilés politiques, la reprise de la coopération militaire entre la Belgique et la RD-Congo.
Quant à la bonne gouvernance économique, le ministre du Commerce extérieur fait remarquer dans cette missive qu’il a été matérialisé la mise en place des piliers pouvant promouvoir la bonne gouvernance économique entre autres la création d’un organe spécialisé permettant de lutter contre la corruption (APLC), le développement de l’économie du marché et l’amélioration du climat des affaires. « Ce qui a nécessité la volonté de la feuille de route des réformes sur les climats des affaires et de la matrice des réformes adoptées lors de la 34ème réunion du conseil des ministres du 5 juin 2020 », dit-il.
Par rapport au climat des affaires, Jean-Lucien Bussa explique que le Congo-Kinshasa a adhéré à l’OHADA et que cette adhésion démontre à suffisance les soucis dudit pays concernant l’amélioration du climat des affaires gangrené par des multiples maux notamment la multiplicité des taxes, l’insécurité juridique et judiciaire, les faiblesses de l’administration qui renforcent l’irresponsabilité et l’impunité.
Il ajoute que l’adhésion de la RDC à l’OHADA a permis au gouvernement congolais d’accélérer les réformes dans le domaine du raccourcissement des délais administratifs, la suppression de certaines exigences administratives, de l’allègement de frais administratifs, de l’allègement des charges fiscales et parafiscales bénéfiques à la création d’Entreprises, l’octroi des permis de construire, le payement des impôts et taxes, l’accès au crédit, l’accès à l’électricité, la protection des investissements et l’exécution des contrats.
« Au regard de ces avancées enregistrées ces dernières années, la RDC doit intégrer l’AGOA afin de bénéficier des avantage liés à ce système en vue de l’expansion de son marché avec les Etats-Unis et l’amélioration de sa compétitivité », conclut-il.
Rédaction Actu30