Le ministre des Hydrocarbures, Didier Budimbu, séjourne à Goma en compagnie des experts en matière de volcans, notamment le scientifique français Michel Halbwachs, patron de l’entreprise choisie pour le dégazage du golfe de Kabuno ainsi que le volcanologue congolais, le professeur Kasereka Mahinda.
L’objectif principal de ce séjour dans le chef-lieu de la province du Nord-Kivu est d’engager urgemment une étude qui aboutira, sous peu, au dégazage du golfe de Kabuno, dans le lac Kivu.
Selon le service de communication du ministère, la démarche consiste donc à épargner des compatriotes de cette partie du pays d’une nouvelle catastrophe.
« Les deux experts de la délégation que conduit le ministre Didier Budimbu ont mis en avant la nécessité d’une intervention assez rapide. Des études ayant montré que le lac Kivu présente une forte teneur de gaz méthane (57 milliards de mètres cubes) s’accumulant dans le fond de l’eau », a rapporté le service de communication du ministère.
Par ailleurs, les informations recueillies auprès de la société civile sur place à Goma démontrent que cette quantité du gaz représente un réel danger pour les populations environnantes quoique cela est vécu à une échelle moindre au niveau du golfe de Kabuno.
A en croire la source, la démarche du ministre des Hydrocarbures est beaucoup plus préventive afin d’éviter le spectre semblable à ce qui est déjà arrivé aux lacs Nyos et Monoun (Cameroun en 1984 et 1986 faisant 1746 décès) et Dieng (en 1974 en Indonésie).
En outre, hormis cet aspect sinistre, le lac Kivu possède un énorme potentiel énergétique en raison de la présence du gaz carbonique en plus du gaz méthane pour la province du Nord-Kivu.
Le dioxyde de carbone se situe à moins de 20 mètres de la surface, en cas d’éruption volcanique, les conséquences risquent d’être incalculables. Ce dégazage du gaz carbonique à dimension industrielle s’avère donc indispensable pour qu’au bout du compte il y ait l’exploitation du gaz méthane.
Emery Yakamua