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Projet Grand Inga : CORAP dénonce les négociations de « gré-à-gré » entre le gouvernement et l’exploitant australien FMG

Dans un rapport d’analyse fait par la Coalition des organisations de la société civile pour le suivi des réformes et de
l’action publique (CORAP) et rendu public le jeudi 17 juin 2021, il ressort que le contrat que le gouvernement de la République entend conclure avec Fortescue Metal Group, tel que présenté au cours de la conférence de presse tenue à Goma, au Nord-Kivu, le 12 juin dernier, par le chef de l’État, Félix Tshisekedi, viole la loi sur la passation des marchés et celle relative au secteur de l’électricité.

À en croire ce document exploité par Actu30.cd, l’exclusivité dont bénéficie le docteur Andrew Forrest, entrepreneur australien et patron de la firme Fortescue Metal Group, (FMG), présenté par Félix Tshisekedi en tant qu’investisseur le plus sérieux et qualifié pour mettre en œuvre le projet Grand Inga, est en désavantage du peuple congolais et viole les lois de la République démocratique du Congo.

Selon la CORAP, l’État vient de confier à Forrest l’exploitation exclusive de plus de 70 gigawatts, à partir des projets Inga 4, 5, 6,7, 8 du projet Mpioka, du projet Matadi et des turbines pluviales à débit d’eau naturelle pour alimenter les industries vertes qui seront implantées dans le site de Banana au Kongo-Central.

Il a révélé que les négociations en cours entre le gouvernement congolais et Fortescue Future Industrie, succursale de FMG, se font de gré-à-gré, alors que la loi portant secteur de l’électricité dans son article 39, 1er alinéa, stipule que « les concessions et les licences sont accordées sur la base d’un appel d’offres conforme aux procédures de passation des marchés publics ».

Et de poursuivre : « Le 3ème alinéa table sur les modalités de sélection des opérateurs, d’attribution des concessions, de leur modification et de leur annulation qui sont fixées, sur proposition de l’autorité de régulation du secteur de l’électricité, par décret délibéré en Conseil des ministres ».

Cette structure spécialisée dans le secteur de l’action publique note que « même si ce contrat va apporter plus de 100.000 emplois aux Congolais, l’inquiétude demeure ». À l’en croire, les ressources géothermiques identifiées au Nord et Sud-Kivu et dans l’ex-Katanga n’ont pas été évaluées par le gouvernement congolais. Et aucune étude de faisabilité n’a été menée jusque-là pour permettre à l’Etat d’évaluer le potentiel énergétique qui sera exploité par l’australien ».

« Dans tout ça, les populations vont gagner 4 à 20 % du bénéfice de l’électricité exploité », dénonce Justin Mobomi, membre du CORAP.

Par ailleurs, ce rapport indique que « ce qui est plus grave est que Fortescue demande à ce que tous les sites identifiés, lui soient attribués comme un droit de propriété ». « Personne, ni le gouvernement n’aura accès à ces différents sites. La crainte est qu’au Kongo central, il y a plusieurs matières premières. La vente de ces sites donnerait lieu à l’exploitation d’autres ressources naturelles que le gouvernement ne maîtrise pas. Nous pensons que c’est un contrat léonin, une manière de brader le sol congolais. Nous demandons au Président de la République de publier ce contrat« , précise la même source. À la CORAP de conclure : « Signer cet accord, c’est vendre le plus grand potentiel hydroélectrique
de la RDC à l’aveuglette ».

Pour rappel, la RDC a un potentiel hydroélectrique de 100.000 mégawatts dont 40% se trouvent sur le site d’Inga. Le consortium chino-espagnol avait proposé un budget de 14 milliards de dollars américains pour développer le projet.

Emery Yakamua

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