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Maï-Ndombe : Un député provincial dénonce le « racket » des armateurs par des agents de la Force navale

Dans une lettre adressée au premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, et dont une copie est parvenue à Actu30.cd, ce samedi 17 juillet 2021, le député provincial, Lebon Nkoso Kevani, élu de la circonscription électorale de Kutu, est monté au créneau pour dénoncer des abus que commettent des agents de la Force navale à travers certaines entités de la province du Maï-Ndombe. Et cela, le long du fleuve partant de Kinshasa jusqu’à la ville d’Inongo, chef-lieu de la province.

« J’ai été saisi par quelques armateurs de ma province sur la tracasserie en terme de rackets dont ils sont victimes de la part des éléments de la Force navale, communément appelés « marins ». Une pratique qui a élu domicile depuis la Deuxième République, exacerbée à outrance pendant le régime précédant et se perpétue en toute impunité jusqu’à ce jour alors que ce sont ces armateurs avec leurs baleinières qui approvisionnent la ville province de Kinshasa en denrées alimentaires », a-t-il écrit au premier ministre.

Ce député en veut pour preuve sa propre expérience de voyage partant de Kinshasa jusqu’à Kutu, son fief électoral, dans une baleinière.

« Dans le cadre des vacances parlementaires, j’ai été contraint de m’embarquer dans une baleinière, de Kinshasa jusqu’au territoire de Kutu dans la province du Maï-Ndombe aux fins de palper du doigt cette réalité. Je peux alors vous admettre en toute objectivité que les armateurs du Maï-Ndombe naviguent sous une très forte pression infernale imposée par la Force navale qui leur exige en moyenne 10.000 FC, plus 5 litres d’essence par baleinière et par poste« , a-t-il détaillé.

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A lui de poursuivre : « Pour ce faire, plus de 15 postes de la Force navale ont été érigés partant de Kinshasa jusqu’au chef-lieu de la province du Maï-Ndombe. Une situation qui constitue un goulot d’étranglement pour les armateurs du Maï-Ndombe. Voilà l’une des raisons de l’augmentation des prix des produits agricoles aux ports de la ville de Kinshasa« .

Par ailleurs, cet élu provincial s’est posé une série de questions, notamment sur la pertinence de la présence de la Force navale dans les rivières de la province du Maï-Ndombe alors que c’est le travail de la Police fluviale. « Cette [Force navale], non seulement est présente à chaque poste mais elle est aussi le service habilité à contrôler et à rechercher des infractions commises par les armateurs, interdit même la Police fluviale d’exercer les prérogatives lui dévolues« , dénonce ce député provincial.

Il demande au premier ministre de bien vouloir prêter une attention particulière aux cris d’alarme de ces armateurs et d’instruire le ministre de la Défense afin de pouvoir rappeler à l’ordre la Force navale de la province du Maï-Ndombe. Une Force dont le travail est, selon lui, de préserver l’intégrité territoriale et non de se substituer à la Police fluviale.

Il sied de souligner que plusieurs postes fluviaux sont concernés par ces paiements de 10.000 FC dénoncés par ce député provincial. Il s’agit de Kinkole, Nganda Musole, Ngamanzow, Maluku, Mambutuka, Nkana, Empunu, Mfumunzale, Kwamouth, Lodiba, Mabra, Mushie, Nzokele, Nioki, Kutu et Inongo.

Il y a lieu de noter que tous ces paiements des armateurs que perçoivent des éléments de la Force navale n’entrent pas dans le Trésor public.

Mufu Mabala/Inongo

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