• fardc 1 min

Tshisekedi sur la CENI : « Si ça continue de coincer dans les confessions religieuses, qu’on interroge l’Assemblée nationale »

En marge de son séjour à New York, aux États-Unis, le président de la République, Félix Tshisekedi Tshilombo a, dans une interview accordée à la Voix de l’Amérique (VOA), vendredi 24 septembre 2021, appelé les chefs des confessions religieuses à se mettre en ordre pour résoudre la question de la désignation du président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

« C’est peut-être une occasion ici de lancer un appel aux confessions religieuses de finalement se mettre en ordre. Les politiques, c’est nous. Ce n’est pas eux les politiques, pourquoi est-ce que ça coince à ce niveau-là. On comprendrait si ça se passait entre nous, or les politiques sont prêts. Récemment, à l’occasion de mon dernier séjour à Lubumbashi avant de venir à New York, j’ai reçu le président de l’Assemblée nationale. Et je lui ai donné les instructions claires là-dessus. Si ça continue de coincer dans les confessions religieuses, qu’on interroge l’Assemblée nationale. C’est elle qui définira la marche à suivre. Si elle rejette également ou elle se bloque également, alors là ça sera un problème. Si elle rejette, on recommencera le processus. », a déclaré Félix Tshisekedi.

Le chef de l’Etat congolais a aussi exhorté les différentes parties prenantes au bon sens afin qu’il y ait des élections dans le délai constitutionnel.

« J’en appelle au bon sens de tout le monde. Nous avons un processus électoral à respecter, des élections à organiser dans le délai. Donc, que tout le monde prenne ses responsabilités. Moi je prendrai les miennes le moment venu. Pour le moment, je ne peux rien faire, il s’agit d’un débat au sein des confessions religieuses, à moins de devenir aussi un religieux pour y prendre part. Ce qui n’est pas le cas. », a-t-il souligné.

En outre, le président de la République dit avoir décliné la demande de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et de l’Eglise du Christ au Congo (ECC) pour trancher cette divergence entre les confessions religieuses. « Je les ai rencontrées mais j’ai refusé leur invitation. Vous imaginez il y’a six contre deux, quelle position puis-je prendre là dedans ? Si je dis : ok, on retire comme disent les deux qui sont minoritaires, les 6 autres le prendront très mal, si je dis qu’on impose, les deux autres le prendront mal, ce n’est pas une affaire des politiques mais plutôt des confessions religieuses. Ce n’est pas mon affaire », a-t-il expliqué.

Le chef de l’Etat congolais en a profité pour prendre position au sujet de certains de ses conseillers qui ont été cités « à tort » comme influençant ce processus de désignation du président de la CENI. « J’ai chequé autour de moi, je n’ai rien vu de tel. J’ai demandé des preuves, des noms, je n’ai rien entendu. Donc, je préfère ne pas me mouiller dans ces affaires là. C’est très dangereux, c’est très délicat. Nous avons affaire à des hommes sérieux, des hommes d’expérience qui, je suppose, aime leur pays comme moi je l’aime, j’espère qu’ils trouveront la solution », a-t-il ajouté.

Il sied de signaler que le processus de désignation des animateurs de la Commission électorale nationale indépendante a du plomb dans l’aile. Les huit confessions religieuses qui devaient désigner le président ainsi qu’un membre de la plénière de cette institution d’appui à la démocratie ne sont pas parvenues à s’entendre jusqu’ici. N’ayant pas trouvé de consensus, 6 confessions religieuses ont passé au vote et ont désigné un candidat alors que les 2 autres, à savoir : la CENCO et l’ECC n’ont pas pris part à cette démarche.

Et pendant que les 6 structures religieuses ont déposé à l’Assemblée nationale leur procès-verbal de désignation du président de la CENI, le président des confessions religieuses, Monseigneur Marcel Utembi Tapa a, de son côté, déposé un rapport de non compromis entre les 8 confessions. Ce qui a créé l’impasse jusqu’à ce jour. Et cela, malgré la création d’une commission paritaire au niveau de l’Assemblée nationale pour tenter d’examiner les noms des candidats déposés par les différentes composantes ayant en charge la désignation des membres du bureau de la CENI.

Jaël Moloway

À la une

Également sur Actu 30