L’enquête baptisée « Congo hold-up » menée par 19 médias internationaux et 5 ONG internationales, qui a accusé le clan Joseph Kabila de détournement de 138 millions de dollars américains, ne cesse de défrayer la chronique.
Dans une interview accordée à Actu30.cd ce lundi 22 novembre 2021, le président de l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ), maître Georges Kapiamba, a salué ces révélations qui, selon lui, correspondent aux enquêtes menées par son organisation.
« Nous nous félicitons de cette publication d’autant plus que les cas qui sont évoqués font partie déjà de nos archives. Nous avons énormément d’éléments qui établissent que l’ancien régime, durant 18 ans de gestion du pays, s’était fondé principalement sur le détournement des deniers publics et l’enrichissement illicite de ses membres dont la plupart sont suffisamment documentés par nos enquêtes, et que la plupart des membres de ce régime sont devenus des barons, propriétaires de plusieurs immeubles, ils ont acquis la plupart des parts dans les entreprises privées. La plupart d’entre eux ont affaibli les sociétés publiques en prenant les capitaux destinés à la relance. Nous avons le cas de la SCTP (Société commerciale des transports et ports) », a-t-il fait savoir.
À en croire Maître Georges Kapiamba, l’ACAJ compte mener cette affaire au niveau des instances judiciaires nationales et internationales.
« Maintenant que la question est revenue par la dénonciation des ONG internationales et des journalistes internationaux, à l’ACAJ, nous avons lancé une discussion avec ces collègues pour que nous puissions ensemble travailler sur l’après ces révélations. L’ACAJ est en train de travailler pour les informations à la disposition de la justice, et nous comptons le faire tant sur le plan national et international pour que ceux qui ont volé l’état ne puisse plus échapper à la rigueur de la loi », a-t-il indiqué.
Pour Georges Kapiamba, le chef de l’État ne peut se prononcer sur cette question.
« Le chef de l’État n’a aucun rôle à jouer, nous ne pensons même pas qu’il soit nécessaire. Ce n’est pas une affaire qui entre dans ses prérogatives. C’est une affaire qui concerne fondamentalement la justice, la société civile et la population congolaise. », a-t-il insisté.
Congo hold-up est le résultat d’une enquête de plus de 3,5 de millions de documents et des millions de transactions bancaires issus notamment de la banque BGFIBank, analysés pendant 9 mois par 19 médias internationaux et 5 ONG internationales.
Jaël Moloway