Appelé à comparaître au cours de l’audience de ce mercredi 03 novembre 2021 par la Haute Cour militaire, le général Zuela Katanga alias « Djadjidja » a présenté à cette instance judiciaire un mémorandum sollicitant son assistance par des avocats. Sans quoi, il ne pourrait pas répondre aux préoccupations de la Haute Cour militaire.
À cet effet, cette haute instance judiciaire militaire a évoqué l’article 249 du Code judiciaire militaire et a rappelé au général Djadjidja que son mémo n’avait pas de fondement légal. Car, il est devant la Cour comme renseignant et non prévenu.
La Haute Cour militaire a aussi ajouté que le droit congolais ne reconnaît pas à un renseignant d’être assisté par son conseil.
Par ailleurs, cette situation a suscité de vives réactions également du côté des parties civiles qui ont qualifié cet acte d’un défi lancé par le général « Djadjidja » à la Haute Cour.
Par conséquent, les avocats des parties civiles ont appelé à l’application, par la Cour militaire, de l’article 78 de la procédure pénale ordinaire qui requiert un mois de servitude pénale à toute obstruction à la justice.
Face à cet état des choses, le général Djadjidja a fini par se soumettre au jeu de question-réponse afin d’éclairer la lanterne de la composition.
Plus loin dans cette audience, plusieurs contradictions ont également été relevées dans le chef des renseignants Katembere et Bokungu, ayant servi entre 2009-2012 dans la même concession du général à Mitendi, dans la périphérie Ouest de la ville de Kinshasa, où le corps de Fidèle Bazana aurait été enterré.
Le lieutenant Katembere a nié sa présence au poste de service du 31 mai au 1er juin 2010, arguant avoir eu un enfant malade et dit ignorer totalement tout ce qui s’est passé au cours de cette journée.
Une version qui a été vite balayée par le lieutnant Bokungu qui a confirmé à la Cour la présence de son frère d’arme, Katembere, au poste de service à cette date, avant qu’il ne disparaisse vers 18 heures pour réapparaître à son poste le 1er juin, à 5 heures du matin.
Signalons que la prochaine audience de ce procès sur l’assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana est fixée au mercredi 10 novembre 2021. Elle consistera à une descente sur le terrain à Mitendi, dans la périphérie Ouest de la ville de Kinshasa, dans les 2 concessions du général Djadjidja où le corps de Fidèle Bazana aurait été inhumé après le double assassinat du 1er juin 2010 de ces deux activistes des droits de l’homme.
Yannick Ekutshu