L’ONG Journaliste en danger (JED) a présenté, ce mardi 02 novembre 2021, son rapport annuel qui s’intitule : « Mauvais temps pour la presse en RDC » et qui répertorie au moins 110 cas d’attaques contre les journalistes.
Ce rapport a épinglé, notamment des chiffres, des images, des témoignages et d’innombrables violations et crimes commis contre les journalistes en 2021.
« Dans ce rapport 2021 qui est intitulé : Mauvais temps pour la presse en RDC, nous avons voulu laisser parler les chiffres et les victimes. Les chiffres et les statistiques de l’atteinte à la liberté de la presse qui sont toujours en hausse. Cette année, il y a eu au moins 110 cas d’attaques diverses contre les journalistes que nous avons enregistrés dans notre repport », a rapporté le secrétaire général de JED, Tshivis Tshivuadi.
Pour sa part, Jean-Marie Kasamba, président provincial de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC), ville de Kinshasa, a déploré le musellement de la presse et les arrestations arbitraires des journalistes.
« Je suis un homme triste parce qu’au moment où je vous parle, mon vice-président est en prison. Patrick Lokala. Il a été cueilli sans avoir été invité. Patrick Lokala fait 5 jours au cachot sans jugement, malgré toutes les interventions et il se dit qu’il y a beaucoup d’interférences politiques. Le procureur est sous le feu des contraintes et d’interférence. Et donc, c’est très inquiétant. Tout ce qu’on vient d’écouter ici, normalement, ne devrait pas avoir lieu dans une République d’alternance« , a-t-il indiqué.
Pour clôturer la cérémonie, Catherine Katunga, ministre de la Culture, Arts et Patrimoines, qui a représenté Patrick Muyaya dans cette activité, a reconnu ce tableau sombre dressé au sujet de la liberté de la presse en RDC.
« Comme vous venez de le suivre et à travers les différentes interventions, l’on ne peut se voiler la face. L’état de la liberté de la presse en République Démocratique du Congo présente un tableau sombre. Les responsabilités de ce désastre incombent à la fois aux médias et au gouvernement que nous représentons », a-t-elle fait savoir.
Pour arrêter cette hémorragie, l’ONG Journaliste en danger a proposé quelques recommandations, notamment la dépénalisation des délits de presse, de mettre fin aux arrestations arbitraires des journalistes et à la suspension des médias ainsi que de mettre en place un mécanisme national de protection des journalistes.
Joël JOA