Des miliciens CODECO, auteur de plusieurs atrocités contre les populations des territoires d’Irumu et de Djugu, en Ituri, ont émis plusieurs recommandations pour un cessez-le-feu. C’était après avoir été rencontré une délégation de l’état-major des forces armées de la RDC.
Parvenu à Actu30.cd, le rapport de cette mission mise en place par le général d’armée Célestin Mbala lors de sa récente mission à Bunia, pour négocier un cessez-le-feu avec les miliciens CODECO, indique que cette rencontre a eu lieu, le 06 novembre 2021, dans la localité de Linga, territoire de Djugu, en Ituri.
D’après ce rapport, ces miliciens ont mis en place une série d’exigences pour que le cessez-le-feu soit effectif dans le territoire de Djugu et ses environs. Parmi ces recommandations, la milice CODECO exige la tenue urgente d’une table ronde sur la paix à Djugu.
À croire ce document, cette table ronde doit se tenir dans la localité de Linga, à Djugu, en présence, notamment des délégués du gouvernement central, de l’état-major général des FARDC, des anciens seigneurs de guerre qui avaient été dépêchés par le président Tshisekedi pour une sensibilisation à la paix, du gouvernement provincial, de l’association culturelle regroupant les membres de l’ethnie Lendu, ainsi que d’une équipe du programme de désarmement DDRC-S.
La milice CODECO exige également le respect de leur cahier des charges qui avait déjà été envoyé aux autorités nationales par le canal de la délégation des ex-seigneurs de guerre, la fin de l’état de siège pour faciliter le début du programme DDRC-S, la prise en charge alimentaire, psychologue et idéologique de plus de 40.000 combattants de ce groupe armé prêts à déposer les armes, l’amnistie générale pour tous les crimes commis par la CODECO depuis 4 ans d’activisme dans le territoire de Djugu.
Mais aussi décréter un cessez-le-feu de part et d’autre entre l’armée et la milice, le retrait des troupes de la Garde républicaine (GR) des lignes de front à Lipri et Bambu, l’enterdiction aux FARDC de continuer à utiliser les miliciens de CODECO et du groupe d’autodéfense Zaïre sur les lignes de front et l’interdiction aux médias de diffuser de fausses informations et des messages de haine.
À cela s’ajoutent la mise en place à Bunia d’un bureau permanent des ex-seigneurs de guerre pour suivre de près l’évolution du processus, ainsi que l’interdiction de la tenue des chambres foraines pour juger des prisonniers Lendu dans des entités Hema.
Toujours selon ce rapport, les leaders de CODECO se sont dits ouverts à toute démarche visant à rétablir la paix en Ituri, avant d’appeler le gouvernement central à passer aux actions concrètes.
Anderson Shada Djuma/Beni