L’élu de Goma, dans la province du Nord-Kivu, Jean-Baptiste Kasekwa, s’est opposé à la décision de l’assemblée nationale de transférer au gouvernement le pouvoir de décider sur la prorogation de l’état siège pendant une période de 90 jours.
C’était au cours de la plénière du vendredi 16 décembre 2021 consacrée à l’examen du rapport sur le projet de loi portant habilitation du gouvernement.
L’élu du parti ECIDé (Engagement pour la citoyenneté et la démocratie) a évoqué 4 raisons majeures justifiant l’exclusion de la prorogation de l’état siège des matières de la loi d’habilitation.
« Je suggère que la prorogation soit exclue pour 4 principales raisons : la première, ce que le gouvernement est en train de signer des accords compromettants avec des pays voisins, notamment l’accord de coopération conclu en ce 13 décembre avec Kigali. Deuxième, les droits des populations sont violés, les députés ne devraient pas s’interdire de contrôler le gouvernement. Troisième raison, les militaires et policiers pleurent du manque des moyens. Et enfin, nous avons voté une résolution d’après laquelle le gouvernement devrait présenter un plan de sortie de l’état de siège avant le vote de la 9ème prorogation qui est intervenue, le 04 octobre. Le plan de sortie n’a jamais été présenté jusqu’aujourd’hui », s’est offusqué l’élu de Goma.
Le député Jean Baptiste Kasekwa a qualifié cette décision de criminelle et de démission des élus du peuple face à leurs responsabilités de contrôler gouvernement.
« L’assemblée nationale abdique aujourd’hui et piétine sa propre résolution et donne un chèque blanc au gouvernement, que le gouvernement va proroger l’état de siège pendant 90 jours c’est-à-dire jusqu’au 15 mars. C’est irresponsable, criminelle, c’est une démission des élus du peuple », a-t-il dit.
Entre-temps, la plénière a adopté la loi d’habilitation du gouvernement le même vendredi. Cette loi donne quitus au président de la République et au gouvernement de prendre certaines mesures, notamment la prorogation de l’état de siège mais également de ratifier plusieurs accords signés par le gouvernement congolais.
Elysée Mafu