• fardc 1 min

Lomami : 2 journalistes interpellés par l’ANR après la diffusion d’une information sur les cachots clandestins à Lubao

Deux journalistes de la radio Shilo FM, une chaîne privée émettant à Lubao, cité située à plus de 200 Km de Kabinda, chef-lieu de la province de Lomami, ont été interpellés, depuis jeudi 05 janvier 2023, par l’Agence nationale de renseignements (ANR) Lubao. Il s’agit de Joseph Ebondo et Sylvain Kiomba, respectivement journaliste et rédacteur en chef de cette station.

Ces chevaliers de la plume sont accusés de diffamation contre l’ANR, Cela, après avoir diffusé une information de la société civile locale dénonçant l’existence d’un cachot clandestin en la résidence privée du chef de service de l’ANR/Lubao.

« La situation a commencé lorsqu’une dame a été arrêtée au village Nakisaki, nous avons reçu l’information du président de la société civile, Crispin Lumami Tshite, qui dénonçait que l’ANR se serve déjà des cachots clandestins. Juste quand l’information est passée à travers les différentes chaînes de radio au niveau de la province mais nous sommes surpris d’être arrêtés par l’ANR sous prétexte que nous avons diffamé le service de l’ANR qui est le service attaché à la sécurité », a expliqué, le journaliste Joseph Ebondo à Actu30.cd.

Le président de la société civile de Lubao, Lumami Tshite, l’auteur de cette dénonciation, confirme la nouvelle. Il demande à l’ANR locale de libérer ces deux journalistes arrêtés, selon lui, arbitrairement au risque d’un soulèvement populaire. Toutefois, il dit être aussi porteur d’une invitation de l’ANR mais refuse d’y répondre.

« Le 29 décembre 2022, le chef de service ANR a arrêté une dame dans sa résidence privée pendant 3 jours. Après la bonne année, nous sommes allés voir le chef de service ANR pour lui demander la libération de la dame incarcérée, car c’est une femme âgée de plus de 70 ans. Donc, la dame a été incarcérée dans la maison résidentielle du chef de service ANR pour une amende transactionnelle que le chef de service ANR demandait 200.000 francs congolais mais la dame a payé 120.000 FC pour être relâchée », a-t-il dit.

Joint au téléphone, le responsable de l’ANR fait savoir plutôt que c’est un ministre provincial qui est le plaignant.

« Moi, ça ne sert à rien de me poser de telles questions alors que le plaignant du dossier, c’est le ministre provincial qui est à Kabinda. Ça ne sert à rien de me poser ce genre de questions », a répondu le chef de service de l’ANR locale.

Au regard de ce qui précède, l’Observatoire de la liberté de la presse en Afrique (OLPA), ONG de défense et de promotion de la liberté de la presse, condamne cette interpellation des professionnels des médias. Il s’agit manifestement d’une atteinte grave au droit d’informer et d’être informé garanti par la loi congolaise et les instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de l’homme, affirme cette structure.

Par conséquent, l’OLPA et l’UNPC/Lomami exigent la libération immédiate de ces deux journalistes, tout en exhortant les autorités provinciales de Lomami à favoriser l’exercice de la liberté de presse sur toute l’étendue de la province.

Merveille Mpandanjila/Lomami

À la une

Également sur Actu 30