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RDC : « Au lieu de servir l’évangile, nous nous soucions de gérer les finances et quelques affaires avantageuses pour nous », dit le Pape François aux religieux

Après sa rencontre avec les jeunes catholiques au stade des Martyrs de la pentecôte, le Pape François a rencontré, dans l’après-midi de ce jeudi, les religieux à la cathédrale Notre-Dame de Lingwala, à Kinshasa, en République démocratique du Congo. Ces religieux sont venus de toutes les provinces ecclésiastiques de la RDC, représentant leurs communautés respectives.

Le Souverain pontife a, dans son allocution, évoqué 3 défis que les religieux doivent surmonter. Il s’agit d’abord de la la médiocrité spirituelle.

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« N’oublions pas que le secret de tout, c’est la prière car le ministère et l’apostolat ne sont pas d’abord notre œuvre et ne dépendent pas seulement des moyens humains. Alors vous me direz : oui, c’est vrai, mais les engagements, les urgences pastorales, les efforts apostoliques, la fatigue risquent de ne pas laisser suffisamment de temps et d’énergie pour la prière. C’est pourquoi je voudrais partager quelques conseils : avant tout, tenons à certains rythmes liturgiques de la prière qui cadencent la journée, de la messe au bréviaire. La célébration eucharistique quotidienne est le cœur battant de la vie sacerdotale et religieuse. La liturgie des heures nous permet de prier avec l’église, et avec régularité : ne la négligeons jamais ! Et n’oublions pas non plus la confession : nous avons toujours besoin d’être pardonnés afin de pouvoir donner la miséricorde. Un autre conseil : comme nous le savons, nous ne pouvons pas nous limiter à la récitation rituelle des prières, mais il faut réserver chaque jour un temps intense de prière, pour être cœur à cœur avec notre Seigneur : un moment prolongé d’adoration, de méditation de la Parole, le saint Rosaire ; une rencontre intime avec celui que nous aimons par-dessus tout. (…) La prière nous décentre, nous ouvre à Dieu, nous remet sur pied parce qu’elle nous met entre ses mains. Elle crée en nous de l’espace pour faire l’expérience de la proximité de Dieu, afin que sa parole nous devienne familière et, à travers nous, familière à tous ceux que nous rencontrons. Sans prière, on ne va pas loin. Enfin, pour surmonter la médiocrité spirituelle, ne nous lassons jamais d’invoquer la Vierge, notre Mère, et d’apprendre d’elle à contempler et à suivre Jésus », a-t-il déclaré.

Par ailleurs, il a évoqué le défi de vaincre la tentation du confort mondain.

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« Le deuxième défi est celui de vaincre la tentation du confort mondain, d’une vie confortable dans laquelle on règle plus ou moins toutes les choses en avançant par inertie, recherchant notre confort et en nous traînant sans enthousiasme. Mais on perd de cette façon le cœur de la mission qui est de sortir des territoires du moi pour aller vers les frères et les sœurs, en exerçant, au nom de Dieu, l’art de la proximité. Un grand risque lié à la mondanité, spécialement dans un contexte de pauvreté et de souffrances, est celui de profiter du rôle que nous avons pour satisfaire nos besoins et notre confort. Il est triste de se replier sur soi-même en devenant de froids bureaucrates de l’esprit. Alors, au lieu de servir l’évangile, nous nous soucions de gérer les finances et de mener à bien quelques affaires avantageuses pour nous », a déploré le Pape François.

Et d’ajouter : « C’est un scandale quand cela arrive dans la vie d’un prêtre ou d’un religieux, qui devraient au contraire être des modèles de sobriété et de liberté intérieure. Qu’il est beau en revanche de rester transparent dans les intentions et libéré des compromis avec l’argent, en embrassant avec joie la pauvreté évangélique et en travaillant aux côtés des pauvres ! Et qu’il est beau de rayonner en vivant le célibat comme signe de disponibilité complète au Royaume de Dieu ! Que ces vices, que nous voudrions éradiquer chez les autres et dans la société, ne se trouvent jamais enracinés en nous. S’il vous plaît, faisons attention au confort mondain ».

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Autre défi, a-t-il souligné, c’est la tentation de la superficialité.

«  Si le Peuple de Dieu attend d’être rejoint et consolé par la parole du Seigneur, il y a besoin des prêtres et des religieux préparés, formés, passionnés de l’évangile. Un don a été mis entre nos mains et il serait présomptueux de notre part de penser pouvoir vivre la mission à laquelle Dieu nous a appelés sans travailler chaque jour sur nous mêmes, et sans nous former de manière comme il convient à la vie spirituelle à la théologie. Les gens n’ont pas besoin des fonctionnaires du sacré ni des diplômés à part du peuple. Nous sommes tenus d’entrer au cœur du mystère chrétien, d’en approfondir la doctrine, d’étudier et de méditer la Parole de Dieu ; et en même temps de rester ouverts aux inquiétudes de notre temps, aux questions toujours plus complexes de notre époque, pour comprendre la vie et les besoins des personnes, pour comprendre comment les prendre par la main et les accompagner », a conclu le pape François.

Le vendredi 03 février prochain, avant de quitter la RD Congo pour le Soudan, le Pape rencontrera les évêques de la CENCO (Conférence épiscopale nationale du Congo).

Rachel Kitsita

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