Avant de s’envoler pour le Soudan du Sud, le Pape François a rencontré les évêques de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), ce vendredi, à Kinshasa, en RD Congo.
Dans son mot, le Souverain pontife a témoigné de sa gratitude à l’église catholique de la RD Congo.
« Votre église est présente dans l’histoire concrète de ce peuple, enracinée en profondeur dans la réalité actrice dans la charité, une communauté capable d’attirer et de contaminer par son enthousiasme et, comme le font vos forêts, avec beaucoup d’oxygène. Merci d’être le poumon qui donne du souffle à l’église universelle », a dit le Pape François.
Cependant, le numéro un de l’église catholique a dit comprendre la complexité du travail des évêques dans un pays où le peuple a faim et soif de justice .
« Malheureusement, je suis bien conscient que la communauté chrétienne de ce pays présente également une autre physionomie. Votre visage jeune , lumineux et beau est, en effet, marqué par la douleur et la fatigue parfois par la peur et le découragement », a-t-il affirmé.
À l’exemple de Jésus, il a appelé les évêques à suivre le pas de Jérémie , prophète appelé à vivre sa mission à un moment dramatique de l’histoire d’Israël au milieu des injustices, abominations et des souffrances. Ainsi, le Pape a invité les évêques à faire entendre leurs voix sans faire de la politique.
« Vous aussi, donc, vous êtes appelés à continuer à faire entendre votre voix prophétique pour que les consciences se sentent interpellées et que chacun devienne acteur et responsable d’un avenir différent. Il faut donc arracher les plantes vénéneuses de la haine et de l’égoïsme, de la rancœur et de la violence ; renverser les autels consacrés à l’argent et à la corruption ; bâtir une coexistence basée sur la justice, la vérité et la paix ; et, enfin, planter les graines de la renaissance pour que le Congo de demain soit vraiment ce dont le Seigneur rêve : une terre bénie et heureuse, plus jamais violentée, opprimée ni ensanglantée. Mais attention, il ne s’agit pas d’une action politique. La prophétie chrétienne s’incarne dans des multiples actions politiques et sociales, mais telle n’est pas la tâche des évêques et des pasteurs en général. Elle est d’annoncer la Parole pour éveiller les consciences, pour dénoncer le mal, pour réconforter ceux qui sont affligés et sans espérance. Il s’agit d’une annonce faite non seulement des mots mais aussi de proximité et de témoignage : proximité, tout d’abord, avec les prêtres, écoute des agents pastoraux, encouragement de l’esprit synodal pour travailler ensemble. Et le témoignage, parce que les pasteurs doivent être crédibles, avant tout, en toutes choses, et en particulier dans le fait de cultiver la communion, dans la vie morale et dans l’administration des biens », a expliqué le Pape François.
À l’aéroport international de N’djili, pour son départ, le Pape a été accompagné par le president de la République, Félix Tshisekedi. Direction, Djouba, au Soudan du Sud. Dans sa suite, entre autre, le cardinal Fridolin Ambongo.
Rachel Kitsita
