Devant la presse, ce samedi 6 mai 2023, la société civile Coordination de la province du Nord-Kivu a regretté que deux ans après la mise en place de l’état de siège par le président de la République, la situation sécuritaire reste la même ou elle s’est empirée dans les provinces sous cette mesure exceptionnelle.
Edgar Mateso, vice-président de cette structure citoyenne au Nord-Kivu, note que 2 ans après les membres des groupes armés locaux et étrangers ont pris de l’espace au lieu d’être totalement neutralisés.
À part les groupes armés, Edgar Mateso a indiqué que, sous l’état de siège, les territoires de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi sont passés sous contrôle des rebelles terroristes du M23 appuyés par la Rwanda défense force (RDF).
Face à cette situation, cet acteur a déclaré qu’il n’y a pas de honte à lever l’état de siège, car c’est une source de déception pour la population du Nord-Kivu après que celle-ci a échoué à imposer la paix.
À l’en croire, le fait que la République démocratique du Congo a fait recours aux armées étrangères pour combattre les groupes armés, l’état de siège « a été vidé de toute substance ». Il a affirmé qu’il est nécessaire de lever la mesure afin de penser à trouver des stratégies pour ramener la paix.
« Malheureusement, nos élus ne font que proroger cet état de siège qui a fait preuve de ses limites. Nous pensons qu’il est grand temps que le Parlement congolais et le gouvernement puissent se ressaisir et remettre l’Administration locale et provinciale aux civils comme ce fût à la période normale. Cet état de siège doit être levé et il n’y a pas de honte pour ça« , fait-il savoir.
Edgar Mateso a, par ailleurs, dénoncé la spoliation de plusieurs espaces publics par des animateurs de l’etat de siège. D’où son appel au Parlement à penser à lever cette mesure au Nord-Kivu et en Ituri.
Anderson Shada Djuma/Beni