Une semaine après le début de la grève des infirmiers et du personnel administratif, les conséquences sont visibles à la clinique Ngaliema située à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, certains patients vivent un calvaire, car étant en rupture de cure ou en manque de pansement.
Dans des pavillons, les malades sont dans la détresse. Ils ont le sentiment d’être abandonnés à leur triste sort. Ils viennent de passer presqu’une semaine sans un suivi régulier des infirmiers.
« Depuis lundi, ma plaie n’était plus soignée régulièrement. Je me voyais tout le temps couverte des mouches. C’est aujourd’hui, juste après le tour des infirmiers. Nos toilettes dégagent des odeurs nauséabondes faute d’entretien à la suite de cette grève », a déploré une patiente hospitalisée au pavillon 2.
Pas plus loin, dans le pavillon 1, un autre patient hospitalisé, se plaint quant à lui de sa situation financière.
»J’ai été opéré trois fois, j’ai passé déjà plus de 3 mois ici, ma plaie était presque finie, il me restait quelques pansements pour pouvoir sortir de l’hôpital et maintenant avec cette grève, tout devient compliqué. Ajouter à cela les frais d’occupation des lits qui augmentent sans que l’on soit soigné« , a-t-il dit.
Dehors, à l’entrée de l’hôpital, les infirmiers et agents administratifs en grève sont assis sous le manguier, déterminés à aller au bout de leur démarche pour pousser le gouvernement à accéder à leurs désidératas. Mais quid du service minimum ? une infirmière s’est confiée à Actu30.cd en ce terme : »Parmi les instructions que nous avons reçues aujourd’hui, c’est surtout de ne rien dire à vous les journalistes, car c’est depuis mardi que nous avons débuté ce mouvement de grève, les autorités ignorent pratiquement nos revendications, ils ne sont pas de bonne foi, alors nous allons continuer ».
Interrogé par votre rédaction, un médecin qui a requis l’anonymat confirme que le service minimum est bel et bien assuré. S’agissant des patients qui s’indignent d’avoir passé presqu’une semaine sans aucune visite d’un infirmier, il rétorque que c’est faux faux. Il explique que certaines plaies exigent une alternance dans leur traitement pour permettre la cicatrisation. Toutefois, il reconnaît que les conséquences de la grève se font déjà sentir.
En grève depuis le mardi 22 août dernier, les blouses blanches réclament le paiement et l’augmentation des salaires et primes, l’alignement des nouvelles unités à la prime de risque ainsi que la titularisation, la promotion en grades et l’admission sous statut des nouvelles unités.
Josué Bengbazo