Dans un rapport publié ce mardi 22 août 2023, Human Rights Watch appelle le gouvernement à veiller à ce que les forces de sécurité ne violent pas les libertés fondamentales nécessaires à la tenue d’élections libres et équitables, notamment les droits à la liberté d’expression, d’association, de réunion pacifique et de mouvement.
Le rapport résume que, depuis mai 2023, les autorités de la République démocratique du Congo ont pris pour cibles des dirigeants des partis politiques d’opposition, en restreignant leurs libertés fondamentales et en arrêtant leurs cadres.
Cette structure de défense des droits de l’homme note que la répression se déroule dans un contexte de tension politique accrue avant le démarrage officiel, le 19 novembre, de la campagne pour l’élection présidentielle.
Cette ONG rapporte que, le 23 mai, la Police a empêché le convoi de Moïse Katumbi, chef du parti d’opposition Ensemble pour la République, de se rendre dans la province du Kongo Central, juste au sud de Kinshasa, où il avait prévu plusieurs réunions et rassemblements politiques. Des policiers ont bloqué les véhicules de Moïse Katumbi et de ses associés sur instruction du gouverneur de la province, Guy Bandu Ndungidi, précise ce document.
Cette organisation internationale évoque également l’intervention de la Police à Kinshasa, le 25 mai, pour empêcher les candidats présidents de l’opposition Martin Fayulu, Delly Sesanga, Matata Ponyo, Moïse Katumbi et leurs militants de se rassembler devant le siège de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Selon le même rapport, la Police s’est servie des gaz lacrymogènes pour disperser la foule et a passé à tabac certains manifestants. Certains d’entre eux ont réagi en lançant des pierres et des projectiles sur les forces de sécurité, ajoute la même source. Deux jours plus tard, indique-t-elle, les autorités ont interdit une autre manifestation de l’opposition dans la ville de Lubumbashi, dans le sud-est du pays, et la Police a bloqué certaines rues pour empêcher tout rassemblement.
Le rapport de Human Rights Watch renseigne également plusieurs cas de répression et arrestation dans le camp de l’opposition. Il s’agit, entre autres, des arrestations de Franck Diongo, Salomon Sk Della et du meurtre du député national Chérubin Okende.
Le rapport de cette ONG constate également que le président Félix Tshisekedi, qui brigue un second mandat, n’a montré que peu d’intérêt à ce que tous les partis politiques puissent opérer librement, à l’exemple de son discours prononcé dans la province du Kasaï-Oriental.
En conclusion, Human Rights Watch appelle les autorités a enquêter et prendre les mesures adéquates à l’encontre des responsables gouvernementaux qui violent ces droits, quels que soient leurs postes ou leurs rangs.
Josué Bengbazo