Le président national de l’Action pour la dignité du Congo et son peuple (ADCP), Corneille Nangaa, à travers sa tribune rendue publique le dimanche 13 août, critique la tenue de la table ronde sur l’évaluation de l’état de siège.
Pour l’ancien président de la centrale électorale, le gouvernement Sama Lukonde est à la base de « l’échec patent » de cette mesure sécuritaire ainsi que de différentes atrocités commises dans les provinces sous état de siège.
Corneille Nangaa qui appelle à la démission de l’actuel exécutif, persiste et signe qu’il n’y a pas à chercher des boucs émissaires dans la notabilité locale, derrière ce qu’il a qualifie d’échec de l’état de siège.
« La comédie qu’organise dès ce lundi le premier ministre Sama Lukonde est non seulement surréaliste, mais aussi inadéquate, sinon révoltant. Les dommages sont incommensurables, L’état de siège ayant été un cuisant échec. A cet égard, la table ronde projetée est juste un banquet offert aux victimes des politiques sécuritaires irrationnelles et d’une gestion à tâtons de la situation sécuritaire du pays, du reste sous – traité par des armées étrangères », écrit-il.
Et de poursuivre : « L’état de siège a fragilisé les piliers de souveraineté de l’Etat et accentué la criminalité dans les provinces militarisées à dessein et nullement au bénéfice de la République, bien au contraire. Ce totalitarisme par une administration militaire a davantage endeuillé la région Nord-Kivu et Ituri, plutôt que de l’épargner des affres de la guerre« .
L’ancien président de la CENI dénonce la proximité qu’aurait le gouvernement avec certaines milices agresseurs.
« Utilisé comme une mailloche de répression, l’état de siège a servi d’instrument d’ecrassement de la dissidence politique interne pendant que le régime collaborait avec les institutions militaires d’agression. Étonnant de voir que les forces négatives que l’état de siège était censé combattre deviennent ces jours les alliés du régime. Les Mai-Mai sont devenus, on ne sait par quelle baguette magique, les wazelendo et on compterait désormais certains éléments de FDLR au sein de la garde Républicaine aussi bien à Kinshasa qu’à Lubumbashi« , peut-on lire dans sa tribune.
C’est depuis le 3 mai 2021 que le chef de l’État avait officiellement déclaré l’instauration de l’état de siège dans les deux provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.
Moloway Jael
