Les avis divergent au sein des organisations de la société civile de l’Ituri et du Nord-Kivu, sur la décision du chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, d’alléger graduellement l’état de siège dans ces deux provinces de l’Est de la République démocratique du Congo.
La société civile de Goma, au Nord-Kivu, par exemple, se dit déçue de la décision prise par le président de la République. Pour Marion Ngavho, président de la société civile de la ville volcanique, le chef de l’État est allé outre que les recommandations faites lors de la table ronde sur l’évaluation de cette mesure exceptionnelle.
« Nous ne sommes pas satisfaits de la position du chef de l’État de la mise en place d’un dispositif transitoire et graduel, vu les échecs de cette mesure pendant plus de deux ans. La majorité de participants avait opté pour sa levée pure et simple et le retour immédiat des autorités civiles, le chef de l’État est allé outre que les recommandations prises lors de ces assises », a-t-il dit.
Par contre, la société civile de Rutshuru salue la décision du chef de l’État, Félix Tshisekedi.
Selon Jean-Claude Bambaze, au regard de l’agression que subit la province du Nord-Kivu, ce serait précipité de lever l’état de siège. Toutefois, le président de la société civile de Rutshuru reconnaît plusieurs ratés durant l’état de siège.
« Nous avons accueilli cette décision avec satisfaction car la province Nord-Kivu, étant agressée, c’est obligatoirement important de maintenir les militaires à sa tête pour mieux faire face à ces terroristes. Bien-sûr que tout n’a pas été fait tel qu’on s’y attendait mais il faut quand-même reconnaître que l’état de siège a fait quelque chose pour réduire la fraude minière, la restauration de la cohésion ethnique en étouffant tous les instigateurs des conflits ethniques au Nord-Kivu, surtout les politiciens, l’éradication du phénomène 40 voleurs et le phénomène de Buhene dans la ville de Goma, le maintien de la pression sur les ennemis de notre pays notamment le M23/RDF et les ADF », a dit cet acteur de la société civile de Rutshuru.
En Ituri, la décision du chef de l’État de maintenir cette mesure est jugée contre l’inspiration de la population, selon Eugénie Fwambe, membre de la société civile de cette province.
»Le souci majeur était d’accomplir le souhait de la population qui estime que la l’état de siège a perdu sa substance, la population locale attendait le retour des animateurs civils mais aussi le retour effectif de la paix mais là, notre déception est totale, car après deux ans sans résultats probants sur le terrain, je ne vois pas que ce que l’état de siège peut encore faire’‘, a-t-elle souligné.
À noter que c’est depuis le 03 mai 2021, que le chef de l’État, Félix Tshisekedi Tshilombo, a proclamé cette mesure exceptionnelle dans ces deux provinces de la RD-Congo pour lutter contre l’insécurité.
Josué Bengbazo