L’Association sans but lucratif »Le Citoyen » a initié, depuis samedi 30 septembre à Kinshasa, en RD-Congo, une pétition pour le changement de la constitution.
Dans une interview accordée à la rédaction d’Actu30.cd, ce mardi 10 octobre, Jean-Bedel Iyoka, coordonnateur de cette Asbl, a affirmé que certains articles de la constitution actuelle sont inappropriés, inopérants voire en déphasage total avec la réalité des congolais.
D’après le professeur Jean-Bedel Iyoka, la démarche de l’Asbl « Le Citoyen » consiste à affaire en sorte que la RDC ait une nouvelle constitution plus adaptée aux besoins de paix et de sécurité, mais aussi de préservation de l’intégrité du territoire national.
‘‘Nous ne proposons pas une modification de la constitution mais plutôt un changement, parce-qu’après 17 ans de cette constitution, nous avons constaté que la pluspart de dispositions fondamentales de notre constitution se sont révélées soit inappropriées, inopérantes ou en déphasage par rapport à la réalité sociopolitque du pays. Elle a prouvé des faiblesses substantielles par rapport aux objectifs fondamentaux fixés, parmi lesquelles les accumulations des jurisprudences tant sur la gestion des équilibres des pouvoirs que sur la désarticulation du principe de l’autonomie des provinces. Alors pour ces raisons, le pays est désormais exposé à des crises que la constitution actuelle ne peut plus les préserver. D’où, il nous faut un nouveau contrat social », a-t-il déclaré.
Cet enseignant en sciences politiques de l’Université de Kinshasa (UNIKIN) souhaite le changement du régime semi-présidentiel en régime présidentiel et un passage de la durée du mandat présidentiel de 5 à 7 ans.
‘‘Nous avons remarqué que dans notre pays, en réalité nos gouvernants ne dirigent que pendant 2 ans voire 2 ans et demi, le temps de prendre connaissance de différents dossiers mais aussi en cas des alliances comme c’est fut le cas en 2021. Donc, 5 ans ne nous paraissent pas suffisants pour pouvoir entamer un programme et l’achever. Avec 7 ans, un président peut diriger pendant 5 ans et il peut achever un programme« , a expliqué ce professeur.
Parmi les autres innovations qu’apporte cette initiative citoyenne, il y a notamment la délocalisation de la capitale politique, siége des institutions, de Kinshasa vers une ville existante ou à créer à l’Est du pays, l’institution de l’anglais comme langue officielle en plus de français, le changement drastique de la doctrine congolaise sur la nationalité par la libéralisation et l’allégement substantiel des conditions de son acquisition, contre un contrôle rigoureux des conditions d’exercice de la citoyenneté, l’élection des gouverneurs des 26 par les sénateurs et le renforcement des dispositions relatives à la forme régionale de l’État.
À noter que, déjà plus de 13.000 signatures ont été récoltées en vue de l’aboutissement de cette pétition qui devrait être déposée au Parlement après les élections de 2023.
Josué Bengbazo