Les mouvements des populations sont intensifiés à Saké, dans le territoire de Masisi, en province du Nord-Kivu, à la suite des combats entre les FARDC et les rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise.
Les habitants de ce coin du pays prennent, pour la plupart, la direction de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, une situation qui met en mal la prise en charge médicale de ceux qui arrivent en étant blessés ou malades.
Dans un communiqué publié, vendredi 9 février, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) exprime sa préoccupation sur ces affrontements et son impacte sur les populations civiles.
Selon ce document parvenu à Actu30.cd, ces affrontements entre les Forces armées de la RDC et alliés contre les rebelles du M23 ont provoqué, en date du 7 février dernier, l’afflux de 58 personnes blessées par arme, dont 31 civils, à l’hôpital CBCA Ndosho de Goma, doublant ainsi la capacité d’accueil maximale du service
des blessés soutenu par le CICR.
« Les blessés n’ont cessé d’affluer, certains transportés à moto, d’autres par bus. Avec les patients déjà suivis dans notre service avant le 7 février, nous avons atteint 120 blessés pris en charge, alors que notre capacité initiale est de 64 lits. Le manque d’espace pour accueillir tant de patients est notre principal défi. Depuis le début de cette année, nous avons déjà soignés 219 blessés par arme », témoigne dans le communiqué Laurent Cresci, infirmier-chef de l’équipe chirurgicale du CICR
à Goma.
Dans ce communiqué, le CICR fait savoir que l’afflux des blessés vers l’hôpital CBCA Ndosho de Goma est notamment du à la défaillance
des structures de santé situées dans ou à proximité des zones de combats. Celles-ci se retrouvent dans l’incapacité d’assurer une prise en charge digne et efficace des patients dont le tri et la stabilisation des blessés, du fait des ruptures de stocks médicaux et du manque de personnel soignant, un grand nombre ayant fui vers des zones plus sûres, souligne la même source.
À en croire ce communiqué, certaines structures médicales se retrouvent au cœur des combats, parfois submergées pour offrir un abri aux civils fuyant les affrontements, comme l’hôpital de Mweso en territoire de Masisi.
« L’acheminement de l’aide, notamment des fournitures médicales vers des zones enclavées de Rutshuru et de Masisi, est de plus en plus entravé, voire rendu impossible par les combats incessants. Un accès humanitaire sécurisé est indispensable pour répondre aux besoins grandissants des populations affectées par le conflit, qui sont de plus en plus désemparées et livrées à elles-mêmes, souvent sans accès aux soins», déclare Anne-Sylvie Linder, cheffe de sous-délégation du CICR au Nord-Kivu, cité par ce communiqué.
Le CICR rappelle qu’en vertu du droit international humanitaire, les personnes civiles doivent être protégées et respectées et que, lors de la conduite des hostilités, toutes les précautions pratiquement possibles, doivent être prises pour minimiser les pertes de vies civiles et les dommages causés sur les biens civils.
Par ailleurs, le Comité international de la Croix-Rouge rapelle que les structures médicales, ambulances et personnels de santé doivent être respectés et protégés.
Présent dans la province du Nord-Kivu en RDC depuis 1993, le CICR fournit protection et assistance aux victimes de conflits armés et d’autres situations de violence.
Anderson Shada Djuma/Beni