Le Tribunal de grande instance de Kinshasa-Gombe a poursuivi, le vendredi 2 février 2024, à la prison centrale de Makala à Kinshasa, le procès du journaliste Stanislas Bujakera Tshiamala, directeur de publication adjoint d’Actualité.cd.
La séance du jour ne s’est pas déroulée comme prévu. Pour cause, la nomination du nouveau juge en l’absence de l’ancien juge qui est en voyage, mais aussi l’absence de l’expert en matière de falsification des signatures.
Selon maître Papy Niango, l’un des avocats du correspondant du magazine Jeune Afrique, son client a reformulé la demande de la désignation d’un expert pour orienter la défense et le Tribunal sur l’originalité des signatures présentées par le ministère public.
« L’évolution de l’instruction a connu un petit couac, un nouveau juge a été désigné dans la composition en remplacement de son collègue en mutation. Ce qui exige que le juge soit briefé sur le concours du procès. La loi exige à ce qu’on procède à la lecture de tous les procès verbaux d’audience. Dès lors que cela ne lésait pas nos intérêts, nous avons souhaité à ce que quelques procès verbaux seulement soient lus. Après lecture, la suite de l’instruction a connu une autre difficulté suite à la demande très importante que Stanis a eu à formuler sur la Commission d’un expert pouvant orienter tant la défense que le Tribunal sur l’originalité de trois signatures distinctes présentées et opposées à Bujakera, ce qui nécessite, au-delà de cette expertise, que le titulaire de la signature comparaisse et appose à l’audience publique sa signature pour éviter tout désagrément », a-t-il dit.
À l’en croire, le droit de la défense est bafoué parce-qu’il qualifie d’influence para-judiciaire qui inquiéte et ne rassure pas d’un procès équitable.
« Nos demandes au stade actuel constituent essentiellement à élaguer les malentendus qu’il y a autour des signatures considérées falsifiées par Bujakera. Face à cette falsification, nous avons 3 signatures distinctes. Alors on se pose la question laquelle doit être rationnellement imputée à Bujakera et laquelle de ces signatures doit être élaguée”, a-t-il soutenu.
Le Tribunal a renvoyé l’affaire au 23 février prochain pour se prononcer sur la désignation d’un expert en matière de signature devant faire la contre-expertise de trois signatures présentées à l’encontre de Stanis Bujakera.
Josué Bengbazo