Il s’est tenu du jeudi 20 au vendredi 21 juin à Tshikapa, au Kasaï, les travaux d’échange et de réflexion entre les acteurs de mécanismes alternatifs de résolution des conflits (MARC) et des autorités politico-administratives, ainsi que des animateurs des institutions judiaires de la province du Kasaï.
Cette activité a été organisée par l’organisation internationale RCN Justice et Démocratie en partenariat avec Avocat Sans Frontières, dans le cadre du deuxième Programme d’Appui à la Réforme de Justice (PARJ2), financé par l’Union Européenne.
Durant ces deux jours, les participants ont échangé sur, notamment l’organisation et fonctionnement de l’appareil judiciaire dans la province du Kasaï, la gestion des conflits des pouvoirs coutumiers, les opportunités de collaboration et de coordination entre les acteurs institutionnels et communautaires dans les secteurs de la justice, des affaires intérieures et des affaires foncières.
L’ONG Cadefa, qui a formé les participants avec RCN, estime que la meilleure collaboration entre ces acteurs contribuerait à la réduction des conflits dans la communauté.
« Nous avons mis en place des documents et organisé des tribunes populaires. Nous ne voulons pas que les MARC ne soient pas une autre institution de juste distincte de celles qui existent, mais nous voulons que les deux, les acteurs de MARC et les institutions judiaires travaillent en collaboration pour réduire les conflits dans la communauté« , a déclaré Martin Mbambi, coordonnateur de Cadefa.
De leur côté, les acteurs de la justice institutionnelle pensent que le droit congolais ne s’oppose pas aux Mécanismes alternatifs de résolution des conflits. Ils sont d’avis que ces mécanismes soient formalisés.
« Jusque-là, les Mécanismes de résolution des conflits ne sont pas encore formalisés. J’ai pu démontrer dans mon intervention que le droit positif congolais ne s’oppose pas aux Mécanismes alternatifs, ce qui est vrai« , a déclaré le premier président de la Cour d’appel du Kasaï.
Fabien Buetusiwa, Chargé de projets chez Avocat sans frontières, a indiqué que toutes les résolutions prises à l’issue de ces travaux vont aider à recenser les mécanismes de résolution des conflits dans la province du Kasaï.
Dans son mot, Myriam Khaldi, cheffe de la délégation de l’Union Européenne, qui séjourne à Tshikapa, a invité tous les acteurs ayant pris part à ces travaux, à privilégier la cohésion sociale pour la résolution des conflits dans leurs milieux respectifs.
Lançant et clôturant officiellement ces assises de deux jours, maître Dieudonné Piemé, gouverneur de la province du Kasaï sortant, a invité les acteurs de Mécanismes alternatifs de résolution des conflits et les autorités étatiques, à la stricte application des mécanismes adoptés pour renforcer la collaboration entre les acteurs institutionnels et non institutionnels.
Ces travaux ont réuni plusieurs autorités des institutions judiciaires, acteurs institutionnels et non institutionnels venus de tous les 5 territoires du Kasaï.
Janderson Nyembue/Tshikapa