Le Congo n’est pas à vendre (CNPAV), cette structure qui lutte contre la corruption, le détournement et l’impunité en RDC, attire l’attention de l’opinion sur une décision de la justice suisse à charge de la société Glencore pour des faits de corruption, de concert avec l’homme d’affaires Dan Gertler, dans l’achat des royalties de la GECAMINES en 2011.
Au cours d’une conférence de presse animée le vendredi 23 août, les responsables de CNPAV se sont félicités que ce jugement non contesté par Glencore, confirme ainsi les accusations de corruption qu’ils ont toujours portées contre le milliardaire israëlien.
Pour cette structure, la RDC doit tirer les conséquences de cette nouvelle donne et ne pas racheter à Dan Gertler des royalties, contrairement aux dispositions de l’accord signé à la présidence en 2022.
« Le gouvernement congolais doit cesser de négocier avec Dan Gertler, lui demander carrément de restituer, sans compensation, ce qui appartient au Congo, et également de demander au gouvernement américain de ne lever les sanctions que lors que Dan Gertler aura restitué les royalties à la RDC. Pourquoi ? Parce que c’était acquis illégalement », a dit Jimmy Munguriek, membre de CNPAV.
Cette organisation a saisi formellement le président de la République, la première ministre ainsi que des ministres sectoriels pour les appeler à ne donner aucun rond à Dan Gertler pour récupérer les actifs.
« Cet accord a été signé en 2022 parce que le gouvernement estimait qu’il n’y avait pas de preuves de corruption. Mais maintenant qu’il y a une preuve, il y a un principe de droit qui dit que la fraude corrompt tout. Cette décision impacte d’office cet accord de 2022 qui doit tomber maintenant« , a ajouté Me Munguriek.
CNPAV entend également mener des actions de terrain dans les tout prochains jours notamment à l’ambassade des États-Unis pour dire non à la levée des sanctions à l’encontre de cet homme d’affaires Israëlien. Les actifs détenus par Gertler lui rapportent, selon les estimations de CNPAV, environ 200 000 $ le jour, soit près de 5 millions $ mensuelle.
Il faut rappeler que, selon les prescrits de l’accord signé entre les deux parties, la RDC devait racheter des royalties mais aussi mener des plaidoyers pour que les États-Unis lèvent des sanctions infligées à Gertler.
Corneille Lubaki