Dans son rapport intitulé « La résurgence du M23 : rivalités régionales, politique des donateurs et blocage du processus de paix », publié, ce mardi 6 août, Ebuteli et le Groupe d’étude sur le Congo (GEC), affirment que les causes de la résurgence de la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda, sont principalement extérieures à la République démocratique du Congo.
Dans ce rapport, les deux structures notent que le facteur le plus important de la résurgence du M23 est un sentiment d’isolement de la part du Rwanda.
Ce rapport précise que tout a commencé en 2021, quand l’Ouganda et la République démocratique du Congo se sont rapprochés économiquement, mais aussi sécuritairement avec une opération militaire contre le groupe armé ADF.
À en croire ce rapport, Kigali a eu un sentiment d’isolement lorsque les équipes ougandaises avaient lancé les travaux de construction des routes devant relier les provinces du Nord-Kivu et l’Ituri à Kampala. Car, cela risquait d’exclure le Rwanda du commerce lucratif entre l’Est du Congo et la côte de l’Afrique de l’Est.
Par ailleurs, le rapport de GEC et Ebuteli note la faiblesse de l’armée congolaise qui a aggravé la crise, tout comme le recours aux groupes armés locaux et étrangers.
Compte tenu du rôle que le Rwanda joue dans cette crise, GEC et Ébuteli pensent qu’une pression accrue, notamment financière est la première étape la plus évidente pour y remédier.
Du côté du gouvernement congolais, ils suggèrent l’impératif de réformer le secteur de la sécurité. Le gouvernement doit transformer les FARDC qui servent largement à distribuer des privilèges et extraire des ressources, en un véritable service public.
À noter que ce rapport vient contredire la position du Rwanda qui, à travers son président Paul Kagame, a toujours dit haut et fort que la résurgence du M23 pourtant défait en 2013 par les forces armées de la République démocratique du Congo est d’origine congolaise due à la recrudescence des violences anti-Tutsis.
Josué Bengbazo
