Dix-neuf détenus, dont quatre soldats des Forces armées de la RDC (FARDC), ont été libérés le vendredi 22 novembre 2024 de la prison centrale de Beni, dans la province du Nord-Kivu, suite à l’opération de désengorgement des maisons carcérales du pays, lancée depuis plusieurs mois par le gouvernement central, à travers le ministre d’Etat chargé de la Justice, Constant Mutamba.
Mais, ces personnes doivent aussi quelque part leur libération au Bureau conjoint des Nations-unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH), qui avait plaidé pour leur cause auprès des autorités judiciaires locales. Ces congolais étaient détenus pour des faits bénins, notamment vol simple ou encore violation des consignes pour les militaires.
Patrice Vahand, directeur du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme en mission à Beni depuis le 22 novembre et présent à cette cérémonie, s’est félicité de l’excellente collaboration avec les autorités congolaises dans le cadre de la protection des droits humains.
« Le BCNUDH travaille étroitement avec le gouvernement et les autorités judicaires de la République démocratique du Congo. D’abord, pour nous assurer que lorsque quelqu’un est en conflit avec la loi, il bénéficie d’un procès équitable. Il y a aussi un travail qu’on doit faire dans le cadre du désengorgement des prisons. Et donc, ces libérations font suite au plaidoyer du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme. Nous avons là 19 personnes qui étaient en détention dont quatre militaires qui vont être libérées à l’issue de l’examen préliminaire qui a été fait par le magistrat », s’est-il réjoui.
Un cadeau de Noël , tombé du ciel, pour ces détenus, dont certains étaient derrière les barreaux depuis plus de 2 ans.
« J’ai été incarcéré en 2022 au motif que j’étais chef des Shegues [enfants de la rue]. C’est un motif qu’on m’avait collé, parce que j’avais de mauvaises fréquentations. J’ai beaucoup souffert ici ; je demande aux autres d’éviter de faire de mauvaises choses pour ne jamais arriver ici. Je promets de mener désormais une vie sérieuse une fois à la maison, je ne voudrais plus revenir ici. Je vous remercie pour m’avoir libéré, je ne m’y attendais même pas, c’est vraiment un miracle », a déclaré l’un d’eux.
La prison centrale de Beni compte actuellement plus de mille quatre cents détenus, pourtant construite avec une capacité d’accueil de 250 places seulement. Mardi 19 novembre, 6 personnes ont été libérées des cachots de la Police à Oicha, chef-lieu du territoire de Beni, toujours après un plaidoyer de la MONUSCO.
Anderson Shada Djuma/Beni