Vivian Van de Perre l’a dit ce mardi 12 novembre 2024 à Beni, lors d’une conférence de presse tenue au quartier général de la Mission onusienne à Boikene, en ville de Beni , province du Nord-Kivu, à l’Est de la République Démocratique du Congo.
Alors que certains se demandent sur « ce que fait la MONUSCO dans une zone occupée par des rebelles », la représente spéciale adjointe du secrétaire général de l’ONU et cheffe adjointe de la MONUSCO chargée des opérations et de la protection en RDC, a expliqué que la présence de la MONUSCO permet de faire le suivi des négociations entre le Rwanda et la RDC.
« C’est très important, pour nous, de maintenir nos bases dans les zones sous contrôle des M23, parce-qu’il y a un processus de négociation, de médiation entre le gouvernement de la RDC et le gouvernement du Rwanda qui s’appelle le processus de Luanda et qui est piloté par le président angolais. Et il y a un cessez le feu. Et c’est très important pour nous de rester là-bas, parce-qu’il y a aussi un mécanisme de vérification de ce cessez-le-feu, et on doit le vérifier de tous les deux côtés. La MONUSCO a le mandat de soutenir ce processus, de soutenir le mécanisme de vérification, c’est important que nous restions là. Mais, c’est difficile pour nous pour les rotations des troupes, pour le ravitaillement des troupes…, mais on reste là-bas pour l’instant. Mais tout dépendra de ce qu’il va se passer avec le processus de Luanda, pour savoir si on reste ou pas», a-t-elle déclaré.
Pour le commandant intérimaire de la force de la MONUSCO, c’est aussi pour des exigences de protection des civils et , en même temps, pour des raisons opérationnelles.
« Nous, c’est la MONUSCO, nous ne sommes pas prisonniers du M23 à Kanyabayonga. Nous sommes plutôt prisonniers de la population. Nous y sommes pour des intérêts stratégiques ; c’est pourquoi nous y restons, et pour des intérêts opérationnels. Nous ne sommes pas prisonniers du M23, mais nous sommes là dans l’esprit de la protection de la population. Juste pour vous dire que toute crise finit par un dialogue, et le dialogue aboutit à une paix. Et c’est ce que nous souhaitons à ce territoire. Je crois que les autorités sont en train de travailler là-dessus, par le biais d’un processus au moins pour cette partie, et nous la MONUSCO, avions reçu mandat, si vous voulez une mission d’accompagner le mécanisme renforcé de vérification. Et la meilleure manière d’accompagner ce mécanisme, c’est d’être sur le terrain. Voici la raison principale qui justifie notre présence à Kanyabayonga, malgré l’état des lieux que vous connaissez », a déclaré le général Khar Diouf.
Signalons que Vivian Van de Perre et le général Khar Diouf sont arrivés à Beni, le lundi 11 novembre 2024, pour une visite de travail au cours de laquelle ils ont eu des entretiens avec les partenaires civils de la MONUSCO et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). La délégation va regagner Goma ce mercredi.
Anderson Shada Djuma/Beni