Un appel à l’unité nationale et à la réflexion sur le passé a été lancé par le professeur Mvemba Pezo Dizolele de l’Université Johns-Hopkins, lors d’un atelier organisé à Kinshasa le mardi 19 novembre 2024 par le Centre d’études pour l’action sociale (CEPAS). Cet événement était dédié à la restitution des conclusions d’une recherche sur les 32 ans de règne du maréchal Mobutu Sese Seko.
Dans son discours, le professeur Mvemba a souligné l’importance d’un leadership fort et visionnaire, capable de prendre en compte les contributions variées de la société.
« Le Congo se retrouve aujourd’hui en pleines difficultés énormes », a-t-il déclaré, insistant sur le fait que les solutions ne peuvent pas venir d’un seul coin.
Il a également évoqué la nécessité d’appliquer les acquis de la Conférence nationale souveraine, de renouveler la classe politique et de mettre en place des programmes d’actions spécifiques pour reconstruire le pays. Le professeur a mis en exergue les leçons à tirer des années Mobutu, en particulier en ce qui concerne l’unité nationale.
« Si Mobutu a pu bâtir cette unité, c’est parce qu’il a investi dans des programmes spécifiques », a-t-il affirmé, rejetant ainsi l’idée que le népotisme a été un facteur de succès.
Il a également plaidé pour un débat ouvert sur les questions touchant à la chose publique, soulignant que pour construire un avenir solide, il est crucial d’apprendre des erreurs et des succès du passé.
La recherche menée entre 2020 et 2023 a permis au professeur Mvemba d’explorer des centaines de documents déclassifiés des archives de la CIA, du Mossad et du Congrès américain. Ses conclusions, qui seront mises à disposition des dirigeants de la RDC et du public, visent à enrichir le débat démocratique dans le pays.
La réflexion sur l’héritage de Mobutu est plus que jamais d’actualité, alors que la République Démocratique du Congo aspire à un renouveau. Le professeur Mvemba Pezo Dizolele appelle à une prise de conscience collective pour bâtir un avenir meilleur, en s’appuyant sur les leçons du passé.
James Arjoun M.
