Plus de 700 ex-otages et anciens combattants rebelles ADF ont déjà été réinsérés dans leurs communautés respectives dans la zone de Beni, en province du Nord-Kivu, depuis environs 3 ans.
C’est ce qu’a fait savoir mercredi 11 décembre 2024, Sekombi Katondolo, responsable de Bridge Way Fondation, en République démocratique du Congo, au cours d’un café de presse organisé ce jeudi dans la ville de Beni.
Il a fait savoir que ces personnes étaient enlevées par les ADF avant d’être libérées par les troupes conjointes FARDC-UPDF. Cet acteur humanitaire a demandé aux membres de la communauté de faciliter la réintégration de ces personnes qui sont entièrement de nationalité congolaise.
La société civile, pour sa part, a invité les familles qui accueillent ces anciens captifs des ADF à éviter la stigmatisation. Maître Pepin Kavota, président de cette structure, a notamment précisé que les enfants issus des relations entre les ADF et leurs otages sont simplement des victimes.
Certains de ces désormais anciens otages ont remercié les forces armées de la RDC et de l’Ouganda pour leur libération. Tout en invitant les autres à quitter l’ADF, Ils ont témoigné d’une excellente prise en charge pendant leurs séjours en Ouganda.
« Pour m’enlever, les ADF m’avaient trouvé dans mon champ avec mon mari et l’enfant. Ils avaient d’abord tué le grand frère de mon époux et son épouse. Moi, ils m’avaient récupéré avec mon enfant de 6 mois dans mon champ de Fotodu-Enebula. ils nous ont ramenés jusque dans leur camp. Nous avons vécu là-bas, puis ils ont donné à chacun un nom comme celui de musulman. On ne mangeait pas bien et j’ai beaucoup souffert pendant une année, un jour nous avons entendu des balles et j’ai fui en brousse avec mon enfant, je me suis cachée jusqu’à ce que les balles ont cessé de crépiter, je suis sortie en levant les mains puis ils m’ont libéré. Nous avons passé avec eux deux jours puis l’avion est venu nous prendre pour l’Ouganda. En Ouganda, j’ai passé 6 mois et j’ai appris le tissage, la fabrication des savons liquides et en poudre. Je demande à ceux qui sont en brousse de ne pas croire à ce que disent les ADF. S’ils ont la chance de fuir qu’ils viennent ils ne seront pas tués », a déclaré l’une des otages réinsérée ce mercredi.
Signalons que 20 autres ex-otages et anciens combattants ADF ont été envoyés dans leurs communautés locales ce même mercredi. Cette étape intervient après plus de 3 mois en Ouganda pour la séance de deradicalisation.
Anderson Shada Djuma/Beni
