Lors de la plénière du lundi 2 décembre 2024, présidée par Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, le Sénat a adopté trois projets de loi. Il s’agit de la reddition des comptes pour l’exercice 2023, la loi de finances rectificative 2024, ainsi que l’accord portant création de l’Agence de Facilitation du Transport en Transit du Corridor de Lobito (AFTTCL). La séance a réuni 75 sénateurs, dont 73 ont accordé leurs votes à ces projets de loi.
Signé le 27 janvier 2023 entre la RDC, l’Angola et la Zambie, l’accord sur le Corridor de Lobito vise à faciliter le transport en transit entre les trois pays. Présenté au Sénat le 22 novembre, ce texte a été étudié par la Commission des relations extérieures, dirigée par le sénateur Lutundula Apala Pen Apala.
La commission a souligné l’importance économique et géopolitique de ce corridor pour la RDC, notamment en attendant la mise en œuvre d’un corridor interne reliant Banana aux provinces du Grand Kasaï, du Grand Bandundu et au Kongo Central.
Le Corridor de Lobito, en tant qu’itinéraire logistique le moins coûteux pour la RDC, est perçu comme un atout crucial pour réduire les coûts des exportations et renforcer l’intégration régionale.
Cependant, des recommandations ont été formulées pour garantir la rentabilité de cette infrastructure et accélérer la mise en place d’un corridor national Est-Ouest.
Quant au projet de loi de finances rectificative 2024, elle reflète les ajustements budgétaires liés à la renégociation du programme sino-congolais et à l’intégration des recettes extérieures. Toutefois, des doutes subsistent sur la possibilité d’encaisser certaines ressources avant la fin de l’année.
Pour remédier à ces incertitudes, la commission a recommandé une meilleure coordination entre les ministères du Budget et des Finances, ainsi que les commissions parlementaires. L’objectif est d’établir un calendrier clair pour l’encaissement et l’utilisation des ressources.
Malgré une hausse significative des dépenses liées à la dette publique (+78 %) et aux dépenses exceptionnelles (+38 %), des secteurs clés comme les rémunérations et les subventions aux institutions n’ont presque pas bénéficié de ces ajustements. Une situation qui appelle à une réflexion sur la répartition des ressources pour l’avenir.
Yann Ekutshu