Le Sénat a procédé, mardi 3 décembre 2024, à l’examen du projet de loi de finances pour l’exercice 2025, au cours d’une séance plénière dirigée par Jean-Michel Sama Lukonde, président de cette institution. Après son adoption à l’Assemblée nationale, ce texte est désormais entre les mains de la Commission ECOFIN pour une analyse approfondie.
Présenté en équilibre avec des recettes et des dépenses s’élevant à 49.846,8 milliards de francs congolais, le projet de budget 2025 affiche une hausse de 21,6 % par rapport à celui de 2024, établi à 45.376,9 milliards de francs congolais.
Le ministre d’État chargé du Budget, Aimé Boji Sangara, a détaillé les grandes lignes du projet de loi, soulignant qu’il repose sur des indicateurs macroéconomiques tels que le taux de croissance du PIB prévu à 5,7 %, le taux d’inflation moyen de 10,3 % et le taux de change moyen de 2.954,4 FC/USD.
Ce budget, conçu conformément à la lettre d’orientation budgétaire de la première ministre, intègre plusieurs innovations :
- Une augmentation de 18,2 % des crédits d’investissement, portant leur part dans le budget général de 15,1 % en 2024 à 48,4 % en 2025 ;
- Une hausse de 16,4 % des crédits pour l’agriculture, la pêche et l’élevage :
- Une augmentation de 25,2 % des crédits pour la sécurité pour renforcer les forces armées et la police ;
- Des crédits accrus pour le développement rural, l’entrepreneuriat des jeunes et les infrastructures nationales.
Le projet inclut également des initiatives majeures, telles que la construction du port en eaux profondes de Banana, la modernisation des aéroports, la gratuité de l’enseignement primaire et la réforme des finances publiques.
Lors du débat général de près de six heures, les sénateurs ont exprimé des préoccupations sur le cadre macroéconomique et l’équilibre entre les provinces. Des recommandations ont été formulées pour améliorer le texte, notamment sur la sécurisation du territoire et la traduction opérationnelle des engagements présidentiels.
La Commission ECOFIN dispose désormais de six jours pour analyser et enrichir ce projet avant son examen final par la chambre haute du Parlement.
Yann Ekutshu