Dans un rapport rendu public dimanche, l’Organisation des Nations-Unies pour les affaires humanitaires (OCHA) a fait savoir qu’au moins 205 civils ont été tués et une centaine d’ecoles fermées suite aux attaques des groupes armés dans la province de l’Ituri.
Selon ce document éxploité par Actu30.cd, les faits ont eu lieu dans les entités des territoires de Djugu, Mambasa et Mahagi entre les mois de janvier et février de l’année en cours.
Au cours du mois de février, rapporte cette source, des sources locales et humanitaires ont noté une intensification des violences armées contre les populations civiles dans plusieurs zones de santé du territoire de Djugu, notamment Fataki, Drodro, Linga, Nizi et Tchomia.
D’après ce rapport, au moins 102 personnes auraient été tuées, dont des femmes et des enfants. Plusieurs rapports indiquent qu’environ 97.000 personnes ont été déplacées à cause de ces violences.
Plusieurs écoles ont suspendu leurs activités en raison de la détérioration persistante de la situation sécuritaire. Le Cluster Education a rapporté 78 établissements scolaires fermés entre janvier et février dans les zones de santé de Fataki et Drodro, affectant l’éducation de plus de 28 600 enfants.
OCHA fait savoir que, depuis le 27 février 2025, une trentaine d’écoles ont fermé leurs portes dans des localités du littoral du lac Albert, dans la zone de santé de Tchomia, en raison d’affrontements entre l’armée congolaise et un groupe armé dans la localité de Nyamamba, rapportent des sources locales.
Dans le territoire de Mahagi, les violences ont affecté les activités scolaires de plus de 3000 enfants, selon le Cluster Education. À Fataki et Drodro, des zones fortement affectées par les violences armées, plusieurs activités ont été suspendues. Malgré les difficultés d’accès, certaines organisations ont réussi à maintenir leurs opérations dans la zone ou les réaliser via leurs partenaires locaux.
Dans la zone de santé de Drodro, l’insécurité persistante perturbe la livraison des services humanitaires à près de 92000 personnes dans les sites de déplacement et au sein des communautés hôtes dans les aires de santé de Gobi, Dhedja, Masumbuko, Saliboko.
Entre les 25 et 26 février, 23 civils ont été tués à la suite d’attaques de présumés combattants ADF contre les populations civiles dans l’aire de santé d’Elake (zone de santé de Lolwa), territoire de Mambasa, ajoutent des sources locales, dont la société civile. En raison de ces violences, plus de 6000 habitants d’une dizaine de villages, dont Samboko et Matolo, ont fui vers les localités de Biakato Centre et Lwamba, disent ces sources humanitaires locales.
Au cours du mois de février, des sources locales ont rapporté au moins 45 civils tués dans le territoire d’Irumu à la suite d’une série d’attaques par des combattants ADF dans plusieurs villages sur l’axe Komanda – Luna (zone de santé de Komanda), occasionnant un déplacement de la population.
Pour rappel, dans ces trois territoires de la province de l’Ituri, à l’Est de la République Democratique du Congo, sévissent plusieurs armés, dont les plus meurtriers sont les ADF et les miliciens CODECO.
Anderson Shada Djuma/Beni