La salle mythique de l’Accor Arena a vibré d’une émotion inhabituelle le mardi 22 avril, lors d’un show qui s’est transformé en un puissant plaidoyer pour la paix. « Solidarité Congo », un événement caritatif organisé en soutien aux enfants victimes des violences dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), a rassemblé une trentaine d’artistes venus de divers horizons. Unis par une même indignation, ils ont dénoncé avec force le conflit oublié qui ravage la partie Est de la République démocratique du Congo (RDC).
Initialement prévu le 7 avril dernier, mais reporté pour des raisons de sécurité, le spectacle a finalement eu lieu devant une salle comble, prête à amplifier ce cri de la révolte.
Dès les premières notes, la chanteuse gospel Luse a enflammé les cœurs avec une prestation poignante, mêlant spiritualité et résistance. Un ton donné dès l’ouverture : Celui d’une soirée où l’art s’est mêlée à l’engagement.
Une scène transformée en tribune militante
L’artiste congolais Megaski a ensuite pris le relais, lançant « Congo Lamuka ! » et « Free Congo ! », repris en chœur par une foule en transe. Les drapeaux congolais flottaient, symbole d’une fierté blessée, mais débout. Mais cette solidarité ne venait pas que de la diaspora congolaise, des milliers de spectateurs, originaires de toute l’Afrique et au-delà, ont fait de l’Accor Arena un lieu de fraternité panafricaine.
Parmi les temps forts, la performance électrisante de Kultur, jeune prodige congolais, a marqué les esprits. Entre flow percutant et paroles incendiaires, il a dénoncé l’agression rwandaise dans l’est du pays, provoquant une standing ovation.
Plus tard, le pasteur Moïse Mbiye, Réserve de l’Éternel a apporté une dimension sacrée au rassemblement, transformant la salle en un espace de recueillement militant.
Youssoupha et Singuila : le rap comme arme de dénonciation
L’arrivée de Youssoupha a enflammé l’arène. Le rappeur, visage grave, a asséné : « On chante, guerre dans l’est, personne n’en parle. » Chaque mot frappait comme un coup de poing, brisant le silence médiatique autour du conflit. Le public, en délire, a hué à plusieurs reprises le nom de Paul Kagame, désigné comme responsable des violences par plusieurs artistes.
Puis, dans un moment de grâce, le Malien Sidiki Diabaté a interprété à la kora l’hymne national congolais, un geste symbolique d’une beauté à couper le souffle. La musique, ici, n’était plus seulement divertissement, mais acte de résistance.
Fally Ipupa, Dadju et Gims : le clap de fin en apothéose
Le trio tant attendu Fally Ipupa, Dadju et Gims a clos la soirée en apothéose, mêlant tubes planétaires et messages engagés. Leur présence a rappelé que la célébrité peut aussi servir une cause juste.
Une nuit historique
Plus qu’un concert, « Solidarité Congo », a été un acte politique, culturel et humanitaire. Sur scène comme dans le public, une certitude : l’art reste un rempart contre l’indifférence.
« La musique ne peut pas arrêter les balles, mais elle peut réveiller les consciences ». À l’Accor Arena, ce soir-là, elle a surtout prouvé qu’elle pouvait unir le monde autour d’un même combat.
James Arjoun M.