Le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Économie nationale, Daniel Mukoko Samba, a convoqué une réunion mardi 22 avril 2025, avec des opérateurs économiques de l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), une région en proie à des violences persistantes. L’objectif : évaluer l’impact des conflits sur les entreprises locales et proposer des mesures d’urgence pour éviter un effondrement économique.
Devant ces entrepreneurs et de représentants du secteur privé de la partie Est du pays, le VPM de l’économie nationale
a rappelé que cette rencontre visait à « faire un état des lieux » et à « rechercher des solutions idoines » face aux multiples défis auxquels font face les entreprises.
Ces dernières voient leurs activités quasiment paralysées en raison de l’insécurité, des pillages et de contraintes administratives exacerbées par la présence des groupes armés.
Thierry Ngoyi, administrateur-délégué de la Fédération des entreprises du Congo (FEC), a dressé un tableau alarmant de la situation. Parmi les principaux obstacles figurent « la double taxation sur les produits pétroliers », « l’interdiction des importations », l’insécurité juridique et les doublons de paiements douaniers. Autant de difficultés qui, selon lui, poussent de nombreuses sociétés à licencier massivement, notamment à Bukavu et Goma, où des milliers d’emplois sont menacés.
Les participants ont également dénoncé la fermeture des banques, qui asphyxie l’économie monétaire, ainsi que l’insécurité croissante pour les travailleurs encore en poste. La rupture des stocks de produits de première nécessité et les pillages systématiques des infrastructures logistiques compliquent davantage le maintien des activités économiques.
« Comment voulez-vous que les entreprises survivent dans un tel environnement ? », s’est interrogé un opérateur économique présent à la réunion. « Sans une intervention rapide du gouvernement, c’est toute l’économie régionale qui risque de s’effondrer. »
Face à cette situation critique, les opérateurs économiques ont lancé un cri de détresse au gouvernement , réclamant des mesures concrètes pour sécuriser les zones affectées, simplifier les procédures fiscales et douanières, et relancer les circuits financiers.
De son côté, Daniel Mukoko Samba a assuré que leurs préoccupations seraient « étudiées en priorité », promettant une collaboration étroite avec les autres ministères concernés pour débloquer des solutions d’urgences.
Alors que l’Est de la RDC reste plongé dans un cycle de violence et d’instabilité, cette réunion souligne une nouvelle fois l’urgence d’une réponse coordonnée entre l’État et le secteur privé. Sans mesures rapides, la situation pourrait encore se dégrader, avec des conséquences désastreuses pour les populations et l’économie nationale.
James Arjoun M.
