Le coordonnateur du mécanisme national de suivi de l’Accord-Cadre d’Addis-Abeba, le Professeur Ntumba Luaba, a présenté ce mardi 20 mai, un rapport d’analyse sur les crimes graves et massifs commis par les rebelles du M23/AFC, soutenus par l’armée rwandaise, depuis l’occupation des villes de Goma (Nord-Kivu) et Bukavu (Sud-Kivu).
Plusieurs personnalités politiques, du monde scientifique, des jeunes et mouvements citoyens ont pris part à cette cérémonie.
L’Objectif est de rendre public un document d’analyse exhaustif sur les violations massives des droits humains perpétrées par ces rebelles, honorer la mémoire des victimes et afficher une solidarité nationale et internationale, mobiliser les acteurs politiques, juridiques et civils en faveur de la justice, de la vérité et de la souveraineté nationale.
D’après le coordonnateur du mécanisme national de suivi de l’accord d’Addis-Abeba, l’ouvrage présenté ce jour, rentre dans le cadre de la commémoration du hénocide Congolais.
« L’ouvrage que présente ce jour le MNS s’inscrit en droite ligne dans la commémoration et le devoir mémoriel du Génocost ou génocide commis pour des raisons économiques et des gains financiers en République démocratique du Congo essentiellement par le Rwanda et ses supplétifs successifs, au fil de trois décennies d’agression impitoyable. Un peuple qui oublie son passé est condamné à le répéter. Plus de 12 millions des morts au Congo du fait des guerres et conflits successifs d’agression, c’est presque autant que la population d’un certain nombre d’Etats africains, voire de deux à trois Etats africains additionnés », a-t-il déclaré.
Et de poursuivre :
« Que des crimes abominables commis sur le territoire congolais : massacres répétitifs, assassinats ciblés des activistes de la société civile et des droit de l’homme, viols et violences sexuelles utilisés comme arme de guerre, de déstructuration sociale et communautaire, démultiplication des personnes déplacées internes et des réfugiés, déplacement forcé de populations, enrôlement forcé d’enfants, d’enlèvements des personnes, y compris de malades et des blessés, y compris dans les hôpitaux. Rien n’a été épargné aux populations de Goma et de Bukavu ainsi que des plusieurs localités des provinces du Nord et du Sud-Kivu. Une véritable Hécatombe ».

Pour le coordonateur du Mécanisme National de Suivi de l’Accord Cadre d’Addis Abeba, pour la paix, la sécurité en RDC et dans la région des grands lacs, les pays de la Région doivent impérativement poursuivre la paix et non la guerre.
À l’en croire, la poursuite de la guerre ne peut que susciter et cultiver l’ esprit de haine et de vengeance. Le peuple congolais sortira de cette guerre plus fort qu’avant et la RDC pèsera de tout son poids sur la scène africaine, comme cœur géopolitique.
Présent à cette cérémonie, le coordonnateur du conseil national des droits de l’homme ( CNDH) a précisé que l’ouvrage va servir d’un rapport global dont certains cas seront soumis aux instances judiciaires
« Cet ouvrage va nous aider et nous conduire à la publication d’un rapport global dont certains cas seront soumis aux instances judiciaires régionales et internationales, afin que les auteurs répondent de leurs actes et que la réparation soit envisagée. Nous voulons rappeler que l’Est de la RDC est depuis trois décennies le théâtre de multiples violations des droits de l’homme, avec une mise en exergue des femmes et des enfants comme victimes de prédilections », a souligné Paul Nsapu.
Patrick Muyaya, ministre de la communication et médias, porte-parole du gouvernement congolais, a quant à lui présenter brièvement les contenus de ce livre blanc. Il a peint un tableau sombre de la situation humanitaire dans cette partie du Pays. Il a appelé à la vigilance.
« Il ne se passe aucun jour sans que l’on déplore des crimes commis contre les femmes, des crimes commis contre les enfants, de crimes commis contre les patients dans les hôpitaux. Et donc la vigilance nous devons l’avoir de manière continue parce que nous avons peut-être entamé avec les dernières évolutions la phase d’atterrissage d’un conflit qui dure plus de 30 ans, avec des récurrences évidemment, mais avec un point de fond des habitudes, des habitudes de pillage. L’essentiel c’est que nous ne pouvons pas oublier. Évidemment, on parle beaucoup de paix, mais on ne parle pas toujours de justice », a révélé le ministre de la communication Patrick Muyaya.
Le VPM de l’intérieur a encouragé le MNS de beaucoup plus travailler et à multiplier les efforts pour qu’aucun crime commis dans le pays ne reste impuni.
Il faut noter que dans ce livre blanc de plus de 100 pays, figure notamment des photos, communication du gouvernement Congolais depuis la prise de Goma et Bukavu à l’Est de la RDC. Il y figure également des témoignages des populations vivant dans cette partie du pays.
James Arjoun M.