Des Congolais ayant fui la guerre dans la province du Nord-Kivu et réfugiés en Ouganda vivent dans des conditions inhumaines. Une délégation de la diaspora congolaise vivant en Ouganda séjourne, depuis ce vendredi 30 mai, à Kinshasa, capitale de la RDC.
Conduite par son président, Williams Bugeme, cette délégation est en mission dans la capitale congolaise afin de sensibiliser les autorités à la situation dramatique que vivent plus de 50 000 réfugiés, répertoriés depuis janvier 2025.
« Dans les camps de réfugiés aujourd’hui, nous avons des malades, des enfants déscolarisés, des femmes enceintes sans suivi médical, et rien à manger. On se bat avec les moyens du bord, mais cela nous dépasse », a confié Maître Olivier Bakomezi, chargé des réfugiés.
Et d’ajouter :
« Tous les déplacés ont été recensés depuis janvier dernier. Il n’y a plus d’espace dans les camps. Plusieurs familles sont obligées de s’abriter dans des églises. Nous avons tout donné. Aujourd’hui, nous venons alerter les autorités congolaises. Il y a même des morts dans les camps, et aucune réponse concrète de la part du gouvernement ougandais ».

La diaspora congolaise en Ouganda signale également la présence de blessés de guerre répartis dans treize camps à travers le pays. Parmi les réfugiés se trouvent des veuves de militaires, des enfants orphelins et de nombreux civils ayant fui les violences imputées au groupe armé M23, soutenu par le Rwanda.

Face à la dégradation de la situation humanitaire, la diaspora lance aujourd’hui un appel pressant aux autorités congolaises, ainsi qu’aux organisations humanitaires internationales, pour qu’une aide d’urgence soit envoyée à ces populations.
« Cette mission à Kinshasa vise à attirer l’attention du gouvernement sur la souffrance de ses enfants, exilés et abandonnés. Nous espérons des mesures urgentes pour sauver des vies et redonner espoir à ceux qui ont tout perdu », a déclaré Williams Bugeme.
Depuis plusieurs années, la diaspora congolaise en Ouganda s’est mobilisée pour accueillir, identifier et encadrer les déplacés ayant fui les conflits récurrents dans la région des Grands Lacs.
James Arjoun M.