En ce 32e anniversaire de la Journée mondiale de la liberté de la presse, l’ONG journaliste en danger dresse un tableau sombre du journalisme à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).
Pris pour cible par les groupes armés, enrôlés de force, contraints à l’exil ou réduits au silence, les professionnels des médias paient un lourd tribut dans un conflit qui ravage, depuis des années, les provinces du Nord et du Sud-Kivu.
La prise de Goma, fin janvier 2025, par les rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise, puis la chute de Bukavu quelques semaines plus tard, ont plongé les médias locaux dans une crise sans précédent. D’après JED, les exactions contre les journalistes se multiplient : « menaces, enlèvements, fermetures de radios, pillages et censure imposée ».
Plusieurs médias ont été contraints de fermer, tandis qu’une cinquantaine de journalistes ont dû quitter les zones occupées pour échapper aux persécutions.
Pire encore, JED rapporte des cas d’enrôlement forcé des journalistes dans des camps de formation militaire, sous couvert de « sessions idéologiques ».
Alors que des pourparlers s’annoncent entre la RDC et le Rwanda sous médiation américaine, JED exige que la protection des journalistes et la liberté de la presse soient intégrées aux négociations.
« Sans médias libres, aucune paix durable n’est possible », insiste l’ONG.
Les Nations unies et les organisations de défense des droits humains sont interpellées : les violations commises contre les journalistes constituent des crimes internationaux qui ne doivent pas rester impunis.
En cette Journée mondiale dédiée à la liberté de la presse, la situation en RDC rappelle cruellement que, dans certaines régions du monde, informer reste un acte de résistance et parfois un combat pour la survie.
James Arjoun M.