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DRC Mining Week 2025 : Hugo Sinza de Tenke Fungurume Mining alerte sur un déficit énergétique en RDC et appelle à une mobilisation collective

La DRC Mining Week a ouvert ses portes ce mercredi 11 juin à Lubumbashi, dans le Haut-Katanga, rassemblant des acteurs clés du secteur extractif autour d’un constat devenu impossible à ignorer : sans énergie, pas de mines. Et sans mines, pas d’avenir industriel pour la République démocratique du Congo.

Lors de la conférence Focus 2 consacrée au déficit énergétique, Hugo Sinza, représentant du conseiller principal chez Tenke Fungurume Mining (TFM) et président de la Chambre des mines, a révélé que la RDC, pays au potentiel énergétique immense, reste structurellement paralysée.

« Être développeur d’énergie en RDC ne relève plus seulement du courage. Il faut plus que du courage. », a-t-il souligné.

Un système qui consomme plus de paperasse que de kilowatts :

À l’en croire, les projets énergétiques peinent à naître, les réformes tardent à produire des effets tangibles à cause notamment de lenteurs administratives, autorisations multiples et cadre fiscal dissuasif, malgré la libéralisation du secteur.

Hugo Sinza, rappelle que les pays voisins, notamment la Zambie, l’Angola ou encore la Tanzanie développent des projets destinés à alimenter le marché congolais. Un paradoxe qu’il a appelé à renverser.

« Nous alimentons les plans de développement de nos voisins faute de faire décoller le nôtre », a-t-il dénoncé.

Hugo Sinza a indiqué que Tenke Fungurume Mining, l’un des géants du cuivre et du cobalt, en fait les frais. Dans les districts miniers comme Kolwezi, Fungurume ou Kipushi, les entreprises jonglent entre rationnement, groupes électrogènes diesel et incertitudes chroniques.

« Chaque minute sans un mégawatt de plus est une perte nette pour le pays », alerte Sinza. « L’appétit de nos zones minières grandit, mais l’assiette reste vide ».

Le diagnostic va au-delà des infrastructures. Pour Sinza, c’est une véritable refonte de la gouvernance énergétique qui s’impose. Il appelle à mobiliser des ressources nationales comme les fonds de la CNSS ou le Fonds pour les générations futures au service d’une relance portée par les développeurs privés.

« L’argent existe, mais il dort. Ce qu’il nous faut, c’est une ingénierie financière adaptée et une volonté politique claire. », a-t-il noté.

Une mobilisation nationale pour débloquer l’avenir :

À travers sa double casquette de dirigeant industriel et de président de la Chambre des mines, Hugo Sinza a lancé un appel à l’action : aux institutions publiques, aux bailleurs, aux entreprises, et à la société civile. Car tant que les discours domineront les décisions, ce ne sont pas seulement les mines qui risquent de s’éteindre, mais toute l’ambition industrielle du pays.

La RDC ne manque ni d’eau, ni de soleil, ni de ressources. Elle manque de volonté, de cohérence et d’audace politique. La DRC Mining Week 2025 doit marquer un tournant : celui d’une RDC qui cesse de contempler son potentiel pour enfin le transformer. A-t-il conclu.

James Mushiya, envoyé spécial à la DRC Mining Week

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