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Equity BCDC : l’intersyndicale dénonce un plan de licenciement massif de plus de 450 travailleurs

L’intersyndicale d’Equity BCDC a dénoncé un « plan de licenciement massif » visant près de 460 travailleurs, à travers une correspondance adressée au ministre de l’Emploi, du Travail et de la Prévoyance sociale et consultée ce mardi 24 juin par Actu30.cd.

Dans cette lettre, l’intersyndicale affirme que l’annonce de licenciements a été faite lors d’une réunion convoquée en urgence le 6 juin 2025, sur la base d’un courrier de la direction référencé L/RH/2025/06/016. Les employés concernés, note le document, sont soupçonnés de fraude, à l’issue d’une enquête menée depuis le siège du groupe Equity au Kenya.

« Nous dénonçons une tentative de licenciement collectif déguisé, ciblant des travailleurs dont le seul tort est d’avoir servi loyalement la banque depuis la fusion entre Equity et BCDC en 2020 », lance un syndicaliste.

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Soulignant que ces agents feraient l’objet d’une procédure disciplinaire « rigoureuse et exemplaire » par la direction de la banque, le syndicat dénonce par ailleurs un manque de transparence de la part de l’employeur, qui n’a, selon lui, fourni aucun des éléments de preuve réclamés. Parmi lesquels figurent :

  • Le code de conduite encadrant les enquêtes internes ;
  • La liste détaillée des agents concernés ;
  • La période des faits présumés ; et,
  • Le montant global des fraudes identifiées.

Dans son courrier, le syndicat appelle le ministre à intervenir en urgence pour éviter « une tragédie sociale programmée » et formule trois demandes, à savoir :

  1. La suspension immédiate de la procédure disciplinaire en cours ;
  2. L’ouverture d’un dialogue tripartite entre la direction, les représentants syndicaux et l’administration du travail ;
  3. Le respect strict des droits fondamentaux des travailleurs et des engagements contractuels de l’employeur.

Le syndicat accuse par ailleurs la direction d’adopter une posture contradictoire avec la vision présidentielle du travail décent, et de « se glorifier d’être un grand recruteur tout en licenciant en silence la main-d’œuvre expérimentée ».

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Cette crise, faut-il le préciser, intervient alors que les relations entre l’employeur et les travailleurs sont déjà fragilisées. Depuis janvier 2025, un processus de conciliation est en cours à l’Inspection générale du Travail à propos de la non-application du nouveau barème salarial issu du protocole d’accord signé en novembre 2024, ainsi que du blocage sur la classification des emplois.

L’intersyndicale rappelle que les négociations, maintes fois reportées, ont enfin abouti le 23 mai dernier, et que les agents attendent encore leur alignement salarial, avec effet rétroactif au 1er novembre 2024.

James Arjoun M.

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