Le Centre d’études pour l’action sociale (CEPAS) a lancé, ce lundi 2 juin, les Journées sociales 2025, une initiative placée sous le thème : « La multiplicité des processus de paix face aux déterminants d’une paix durable en RDC ».
Durant trois jours, soit du 2 au 4 juin, les participants notamment des responsables politiques, des membres de structures de la société civile, ainsi que des jeunes et femmes leaders réfléchiront et échangeront sur les moyens à mettre en œuvre pour parvenir à une paix durable en RDC.
Ces journées ont pour objectifs d’introduire la notion de multiplicité des processus de paix, de comprendre les intérêts des acteurs impliqués dans la guerre en RDC, de réfléchir aux intérêts vitaux et à long terme de la nation congolaise, d’identifier les forces sociales et politiques à mobiliser pour contribuer au retour d’une paix durable, et de proposer des axes d’action en faveur de la paix en RDC.
Dans son discours, le Père Alain Nzadi-a-Nzadi, directeur du CEPAS, a indiqué que, pour restaurer une paix durable en RDC, les parties prenantes doivent développer une réelle volonté politique et éviter le piège de l’exacerbation des différences culturelles ainsi que de la politisation des conflits interethniques.
« Le chemin vers la construction d’une paix durable passe notamment par trois éléments : un dialogue sincère doublé d’une volonté commune de promouvoir la paix, une volonté politique affirmée de la part des autorités congolaises, et une valorisation de la diversité culturelle comme richesse, plutôt que comme arme de guerre meurtrière », a-t-il déclaré.
Et d’ajouter :
« Il est possible d’analyser à nouveaux frais les conflits armés ou inter-ethniques et l’instabilité à l’Est de la RDC pour rechercher et promouvoir des solutions idoines. Si les autorités congolaises, celles de la sous-région des Grands Lacs, et les populations locales veulent réellement la paix, elles doivent tout mettre en œuvre pour la concrétiser. Car, qui veut la paix doit préparer la paix ».
De son côté, Trésor Kibangula, directeur du pilier politique à Ebuteli, a souligné que la paix se construit, et qu’elle suppose une lecture honnête des rapports de force.
« Les thèmes choisis pour ces Journées sociales la multiplicité des processus de paix face aux déterminants d’une paix durable résonnent avec acuité dans le contexte congolais. Car nous vivons non seulement une crise militaire, mais aussi une crise politique prolongée, où les initiatives de paix et les médiations se multiplient sans toujours s’articuler ni s’ancrer. À Ebuteli, nous sommes convaincus que la paix ne se décrète pas : elle se construit patiemment. Elle suppose une lecture honnête des rapports de force, une écoute réelle des doléances, mais aussi la capacité de projeter un avenir commun. Et ce travail ne peut se faire sans les forces sociales, politiques, religieuses, citoyennes et intellectuelles de ce pays », a-t-il déclaré.
Il sied de signaler que plusieurs sujets seront abordés au cours de ces assises, notamment : l’analyse du partenariat sur les minerais stratégiques et la sécurité entre les États-Unis et la RDC, l’état des lieux des processus de paix en cours, le rôle de l’armée et des groupes armés face à la guerre et à la construction de la paix, ainsi que la compréhension des intérêts du Rwanda, du M23 et de l’AFC.
James Arjoun M.