Le cabinet Target SARL a publié ce jeudi 19 juin à Kinshasa, le résultat d’une étude sur l’audience des médias en République démocratique du Congo.
Cette agence spécialisée dans les études a indiqué qu’Internet s’impose désormais comme le média le plus consommé en République démocratique du Congo, devant la radio, avec un taux d’utilisation de 48 %, contre 44 % pour la radio.
Le directeur général de Target, Serge Mumbu, a souligné qu’Internet est le seul média ayant connu une croissance régulière au cours des cinq dernières années. De 35 % en 2021 à 48 % en 2025, en passant par une légère baisse en 2023. À l’en croire, la courbe s’est rapidement redressée, grâce à une adoption massive par les jeunes, les classes moyennes et les populations urbaines, notamment à Kinshasa, au Katanga, dans le Grand Kivu et au Kongo Central.
L’étude révèle que 97 % des utilisateurs accèdent à Internet via leur téléphone portable, ce qui fait du smartphone le principal support d’accès à l’information et au divertissement. La messagerie instantanée (60 %) et les réseaux sociaux (59 %) figurent en tête des usages en ligne.
Si la radio résiste encore, notamment dans les zones où l’accès à l’électricité ou aux smartphones reste limité (Grand Kasaï, Grand Bandundu, Grand Équateur), elle accuse une légère baisse de deux points cette année. Les chaînes câblées progressent avec 23 %, tandis que la télévision en clair (14 %) et surtout la presse écrite (1 %) peinent à conserver leur audience.
Les projections pour 2028 prévoient une croissance continue des chaînes câblées et de la télévision payante, au détriment des médias traditionnels. La presse écrite semble condamnée à une quasi-disparition.
Face à cette mutation rapide, Serge Mumbu invite les professionnels des médias à repenser leurs stratégies et à investir dans des contenus numériques attractifs et contextualisés :
« Les Congolais veulent du contenu local, accessible et adapté à leur quotidien connecté », a-t-il indiqué.
Réalisée auprès de 2 000 personnes réparties dans les 26 provinces du pays, cette étude met en lumière une révolution silencieuse, mais décisive dans les pratiques médiatiques en RDC : l’ère du numérique est bien là, et elle redéfinit déjà les règles du jeu.
James Arjoun M.
