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RDC : Face aux multiples difficultés, quel est le sort réservé à l’entreprise PHC après plus de 100 ans d’existence ?

Suite aux soupçons de malversations financières, le bras de fer s’intensifie entre l’État congolais et l’actionnaire SKKM2 au sein de PHC S.A. La nouvelle présidente du Conseil d’administration procédera-t-elle à un audit général et imposera-t-elle la désignation d’un commissaire aux comptes pour assurer une meilleure gestion de l’entreprise PHC S.A ?

Concernant la nomination de Julia Luhonga, la position de l’administrateur et président de SKKM2 est claire : convoquer une réunion du Conseil d’administration pour discuter de cette nomination est sans objet.

Selon lui, cette question a déjà été réglée lors de la réunion du Conseil du 22 mars, dont les deux administrateurs congolais contestent la validité absolue auprès du Tribunal de commerce de Kinshasa-Limete pour abus de position majoritaire et préjudice aux intérêts de la RDC.

En effet, dans une correspondance adressée au ministre de tutelle par M. Walé, il est souligné que dans le plus grand respect du partenariat historique entre PHC et l’État, il convient d’attendre la mise en place du nouveau gouvernement pour que les questions du partenariat entre l’actionnaire privé majoritaire apportant le capital et l’État congolais au sein de PHC S.A. puissent être examinées par le nouveau ministre du Portefeuille. Cependant, ils souhaitent que l’État congolais reconnaisse leur pouvoir statutaire en tant qu’investisseur privé majoritaire et apporteur des capitaux frais, afin d’émettre un avis sur les candidats administrateurs proposés, comme cela a toujours été le cas.

Il est impératif de savoir que l’actionnaire SKKM2 ne bénéficie d’aucun droit de véto et n’a aucun avis à émettre concernant une nomination officielle de l’actionnaire État, car cela relève de son droit exclusif.

Ainsi, le fait pour l’actionnaire SKKM2 de vouloir imposer sa volonté concernant la nomination du PCA pour traiter de cette question avec le nouveau ministre est une violation, un abus flagrant insinuant une tentative d’influencer l’État congolais contre le principe de continuité du pouvoir.

Deux administrateurs représentant l’actionnaire minoritaire RDC, qui attachent une grande importance à l’installation du PCA désigné par la ministre d’État, ministre du Portefeuille, Adèle Kahinda, pour assurer une bonne administration du Conseil d’administration, seul organe de contrôle de la gestion de la Direction générale, sans lequel il est impossible de garantir le bon fonctionnement de la société, ont pris l’initiative de saisir les autorités concernant l’entreprise PHC S.A.

Dans leur lettre datée du 22 avril, ils exigent de la directrice générale de PHC, Monique Gieskes, des explications concernant un « paiement de bonus d’un montant de 3 millions en sa faveur », un paiement qu’ils affirment avoir été effectué sans l’approbation préalable du Conseil d’administration. Ils portent également leurs préoccupations auprès du Conseiller spécial du chef de l’État en charge de la sécurité, responsable du Conseil national de sécurité (CNS), pour dénoncer « la fraude liée au blanchiment des capitaux et au financement des mouvements insurrectionnels en RDC au sein de la société Plantation et Huilerie du Congo ».

Ces deux administrateurs représentant l’État congolais au sein de PHC mentionnent qu’il leur a récemment été porté à la connaissance des éléments laissant présager des activités financières suspectes liées au financement du terrorisme et au mouvement insurrectionnel du M23. Moïse Mazaburu et Désiré Kabasele insinuent que « des transactions financières douteuses impliquant des montants importants ont été effectuées sans justification claire ni autorisation adéquate », impliquant notamment la directrice générale Monique Gieskes, en revenant sur le bonus substantiel et en l’accusant également de blanchiment d’argent pour avoir versé près de 6 millions USD à la société GAP appartenant au cousin de M. Francis Walé, basée au Nigéria.

« Il est impératif que des mesures de sécurité renforcées soient prises pour enquêter sur ces activités financières suspectes et prévenir toute implication dans le financement du terrorisme ou du mouvement insurrectionnel M23 », écrivent Moïse Mazaburu et Désiré Kabasele au professeur Jean-Louis Esambo avant de marteler sur leur vraie préoccupation qui est l’entérinement automatique de la PCA, lequel entérinement est catégoriquement refusé par les administrateurs de l’actionnaire majoritaire SKKM2 qui craignent une exposition en public de leurs malversations financières.

Voulant dénoncer la mauvaise gestion des PHC, les deux administrateurs représentant la RDC au sein de cette société écrivent au président de la République le 24 avril 2024 pour dénoncer l’absence des états financiers ; des dépenses non justifiées et sans respect de procédure de décaissement, la création par l’actionnaire de catégorie A d’une fondation dénommée PHC SA à l’insu de l’actionnaire de la catégorie B ainsi que le blocage de la cooptation de madame Julia Luhonga Mamba désignée PCA. Le même 24 avril, ils ont écrit également à la Première ministre, Judith Suminwa Tuluka, bien que n’étant pas encore entrée en fonction, pour qu’elle « sauve » les PHC. Et pour couronner le tout, ils écrivent le 29 avril au président du Tribunal de commerce de Kinshasa-Limete pour faire opposition au procès-verbal de la réunion du conseil d’administration du 22 mars et réclamer sa nullité absolue pour abus de la majorité par l’actionnaire SKKM2.

Dans sa lettre du 24 avril adressée à la ministre d’État, ministre du Portefeuille, Francis Walé Adeosun, administrateur et chairman de SKKM2, se permet de manifester son indignation face au comportement des administrateurs de l’État congolais au sein des PHC.

Plusieurs batailles juridiques font rage entre actionnaires pour le contrôle des plantations de palmiers à huile de Plantations et Huileries du Congo (PHC) en République démocratique du Congo (RDC) : Alors que les dirigeants sont accusés d’une fraude de plusieurs millions de dollars, les communautés vivant à proximité des plantations souffrent de la privation de leurs terres et du harcèlement violent et continuel des forces de sécurité de PHC.

Un processus de médiation en cours est sur le point de s’effondrer en raison de la non-coopération de l’actionnaire majoritaire SKKM2. Après une procédure entamée dans le Delaware en 2021, la dernière plainte déposée à l’île Maurice (paradis fiscal et siège de l’entreprise Straight KKM2) accuse Walé Adeosun, fondateur et directeur des investissements de Kuramo Capital Management, de fraude et de blanchiment d’argent et étau à le démettre de ses fonctions d’administrateur au sein du holding de PHC, impliqué notamment dans une accusation de fraude transfrontalière visant à escroquer PHC et ses actionnaires aux profits d’un groupe des privilégiés après paiement de 5 millions sous forme de prime de rendement à l’entreprise GAP (proche de SKKM2) ainsi qu’une dernière transaction récente de 3 millions sans autorisation du conseil d’administration.

Des pertes énormes pour la RDC actionnaire minoritaire qui subit énormément tant financièrement que sur sa réputation auprès des partenaires internationaux, d’où la désignation légale par la ministre d’État, ministre du Portefeuille de la nouvelle présidente du Conseil d’administration (PCA) au sein des Plantations et Huileries du Congo (PHC) afin d’équilibrer les forces et assurer un contrôle efficace. Hélas, le malentendu persiste toujours entre les intérêts de la RDC et celui de SKKM2, Et comme s’en doutait Scooprdc.net dans son précédent article intitulé « Crise latente aux PHC : A la base, le blocage de l’entérinement de la PCA désignée par l’État congolais », la réunion du Conseil d’administration convoquée le 30 avril dernier par les administrateurs de l’associé minoritaire (la RDC) n’a pas eu lieu.

Elle a été tout simplement boycottée par tous les administrateurs de l’actionnaire majoritaire SKKM2 pour non-respect des dispositions statutaires régissant la société, prétexte pour ne pas installer la personne nommée afin d’ éviter le contrôle de l’État congolais. Et au regard du pli des correspondances à la disposition du média en ligne, rien que pour le mois d’avril 2024 que ces administrateurs se sont adressés, il y a lieu de conclure que la méfiance totale s’est installée, d’ où l’urgence de faire un AUDIT COMPLET.

En effet, Monique Gieskes, condamnée au pénal en janvier 2021 pour abus de confiance et détournement de fonds lors de son emploi précédent chez VLISCO, et curieusement nommée directrice générale à.i de PHC en février 2021 en moins de 30 jours du verdict, en passant par Kamal Pallan, Shaka Kariuki, jusqu’à Francis Adewale Adeosun, accusé de blanchiment d’argent et de malversations financières par l’actionnaire Kalaa Mpinga, tous administrateurs de l’actionnaire majoritaire SKKM2, ont dénoncé le 29 avril, un jour avant la rencontre boycottée, le caractère illégal de la convocation de celle-ci par les deux administrateurs de l’actionnaire minoritaire, la RDC.

Quel est le sort réservé à l’entreprise PHC S.A après plus de 100 ans d’existence ? Celle-ci semble voir son navire couler une fois de plus vers une faillite, car il est à noter que depuis l’arrivée de l’actionnaire SKKM2, PHC S.A. n’a jamais publié ses bilans annuels, ce qui est une exigence pour toute société anonyme.

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