Dans un contexte de crise sécuritaire persistante à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), une délégation du Parlement panafricain (PAP) est arrivée à Kinshasa le lundi 2 décembre 2024. Composée de membres de la Commission de la coopération, des relations internationales et du règlement des conflits, cette mission vise à recueillir des informations cruciales sur la situation dans cette région troublée afin de formuler des recommandations à transmettre à l’Union africaine (UA).
Conduite par le vice-président de la Commission, Timéléon Bakoua, la délégation a entamé une série de rencontres avec des parlementaires et des responsables politiques congolais. Parmi eux, les chefs des délégations parlementaires au PAP, le professeur Jacques Djoli Eseng’ekeli et le sénateur Alphonse Ngoy Kasanji, ainsi que d’autres figures comme le député national Garry Sakata et le sénateur Christophe Lutundula.
Lors de cette première journée, des échanges à huis clos ont permis de faire le point sur les défis sécuritaires dans l’Est de la RDC. Ces discussions s’inscrivent dans une dynamique visant à sensibiliser le Parlement panafricain et les instances de l’UA à l’urgence humanitaire et à l’instabilité chronique dans cette partie du pays.
Timéléon Bakoua a souligné l’importance de cette démarche : « La population de l’Est de la RDC endure depuis des décennies une précarité inouïe due à l’insécurité permanente et aux déplacements massifs de plus de 8 millions de personnes. Notre mission est de collecter toutes les informations nécessaires pour soutenir les processus de paix en cours, notamment ceux de Nairobi et de Luanda ».
Le PAP, par cette visite, affirme sa volonté de jouer un rôle actif dans la résolution des conflits en Afrique. Les membres de la délégation ont exprimé leur détermination à travailler de concert avec les autorités congolaises pour trouver des solutions durables à cette crise.
La délégation a également rencontré le président du Sénat, Jean-Michel Sama Lukonde, qui a salué l’implication du PAP dans la recherche de solutions à la crise sécuritaire. Les parlementaires congolais, dont le professeur Jacques Djoli, ont mis en avant l’importance de désigner les acteurs impliqués dans cette situation, notamment le Rwanda et ses alliés du M23, accusés d’agression contre la RDC.
« Si les États africains continuent de fermer les yeux sur ces violations de souveraineté, cela compromettra la crédibilité même du panafricanisme. Nous voulons que l’agresseur soit identifié et que des sanctions suivent », a déclaré Jacques Djoli.
La journée a été également marquée par une rencontre avec la vice-ministre des Affaires étrangères, Gracia Yamba Kazadi, qui a partagé les avancées des processus de paix de Nairobi et de Luanda. Selon la délégation, ces processus nécessitent un soutien de la communauté panafricaine.
Après Kinshasa, la délégation prévoit de se rendre à Goma, épicentre de la crise, pour poursuivre ses consultations avec les acteurs locaux, y compris la société civile. L’objectif final est de produire un rapport détaillé contenant des recommandations concrètes pour renforcer les mécanismes de paix en RDC et mobiliser davantage l’Union africaine et ses États membres.
Yann Ekutshu