L’initiative portée par les prélats catholiques et protestants suscite des réactions variées parmi les acteurs socio-politiques de la République démocratique du Congo.
Pour le parti politique Liberté et le regroupement Le Centre de Germain Kambinga Katomba, les consultations des pères catholiques et protestants discrédite le narratif congolais sur cette affaire.
Pour cet ancien député national, l’initiative portée par la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC) s’apparente à une haute trahison et crache sur la mémoire des milliers de congolais, victimes de la barbarie de Paul Kagame.
« Il y a une position officielle de l’État congolais qui est dans une offensive diplomatique. Pour nous, les rebelles n’existent pas, nous faisons face à un conflit international avec le Rwanda qui nous agresse au motif fallacieux d’une menace sur sa sécurité et la protection de la population qui n’est pas la sienne. Notre narratif, c’est de demander des sanctions contre le Rwanda, et lorsque ce narratif est remis en cause par une démarche qui, en réalité de manière sibylline, va donner l’impression qu’il s’agit d’un conflit congolo-congolais et que la solution est interne, je pense qu’il y a un souci et peut remettre en cause toute stratégie diplomatique de notre pays et tous les efforts qui ont été consentis jusqu’à présent. Pour nous, cette démarche peut, en une certaine mesure, s’apparenter à une haute trahison et c’est craché sur nos milliers de morts », a-t-il indiqué.
Et d’ajouter : « Nous pensons que la problématique, elle est militaire et pas politique, nous pensons que la situation qui prévaut dans l’Est nécessite un réarmement moral, mais aussi un réarmement logistique et matériel, un renfort en termes de capacités et de renseignements pour nos FARDC, que le président de la République prenne une décision qui renforce la cohésion nationale, notamment par la libération des prisonniers politiques et d’opinions, garantir le retour des exilés, on n’a pas besoin de dialoguer. Les problèmes sont connus et les solutions dépendent d’un seul homme : le président de la République, qu’il prenne ses décisions, mais qu’il ne se laisse pas emporter dans des interminables conciliabules qui vont l’empêcher de jouer son rôle au quotidien du commandant suprême ».
Il sied de noter que les prélats catholiques et protestants mènent , depuis plusieurs jours, des consultations avec la classe politique et sociale du pays et de la sous-région, mais aussi d’autres acteurs impliqués directement ou indirectement dans la crise sécuritaire dans la partie orientale de la RDC. Cette initiative rentre dans le cadre du pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans la région de Grands Lacs.
Josué Bengbazo