Le gouvernement de la République démocratique du Congo a levé, le 13 mars dernier, le moratoire sur l’exécution de la peine de mort. Une décision qui suscite des réactions au sein de la classe politique et de la société civile congolaise.
Dans un communiqué publié ce samedi 16 mars 2024, le docteur Denis Mukwege qualifie cette mesure d’inconstitutionnelle. À l’en croire, elle illustre une dérive autoritaire.
« La levée du moratoire sur l’exécution de la peine de mort est inconstitutionnelle et illustre une dérive autoritaire et un recul inquiétant du système de protection national des droits humains », peut-on lire dans ce communiqué.
Et d’ajouter : « Cette mesure populiste est particulièrement dangereuse dans un pays où la justice est dysfonctionnelle et malade. Le déficit d’indépendance et d’impartialité du système judiciaire est notoire et la justice militaire ne prévoit pas de double degré de juridiction, en violation des garanties procédurales inhérentes à un procès équitable ».
Selon cet ancien candidat à l’élection présidentielle de décembre dernier, de nombreuses études ont démontré le caractère non dissuasif de la peine de mort.
Par ailleurs, le célèbre gynécologue congolais et prix Nobel de la paix 2018 appelle à l’abolition pure et simple de la peine de mort et une réforme profonde des secteurs de la sécurité et de la justice pour consolider un État de droit protecteur des libertés fondamentales.
Selon une note circulaire du ministère de la Justice, la peine de mort sera désormais exécutée après toute condamnation pour « trahison, espionnage ou crime contre l’humanité et tant d’autres ».
Josué Bengbazo