Le ministre de la Fonction publique, Jean-Pierre Lihau, a clôturé les travaux sur les états généraux de la lutte contre la corruption, le samedi 23 octobre 2021, à Kinshasa.
Prenant part à cette cérémonie, la ministre d’État en charge de la Justice, Rose Mutombo, hôte de l’événement, a exhorté les magistrats à interpeller les justiciables qui sont bénéficiaires des immunités et autres privilèges.
« C’est ici le lieu pour moi d’interpeller les hauts magistrats dont les justiciables sont les bénéficiaires des immunités des poursuites et des privilèges des juridictions. Soyez proactifs, étant donné que le droit procédural vous permet en cas d’infraction flagrante, de les interpeller sans qu’il ne soit nécessaire d’obtenir des autorisations des poursuites ou la levée de leurs immunités. Il nous faut une justice juste et égale à l’égard de tous, grands et petits, riches et pauvres, forts et faibles pour ne pas donner l’impression d’une justice à géométrie variable. C’est cela le véritable État de droit », a-t-elle déclaré.
Par ailleurs, Rose Mutombo a rappelé aux mandataires publics leur rôle dans la lutte contre la corruption.
« Vous devez vous débarrasser du clientélisme, du népotisme, du favoritisme, bref de toutes les antivaleurs », a martelé la ministre d’État à la justice.
A l’issue de ces travaux, des recommandations ont été formulées à divers niveaux :
- Au président de la République, de recevoir le serment des membres de la Cour des comptes nommés en 2018 ;
- Au Parlement, d’actualiser le cadre légal anti-corruption pour le conformer aux instruments juridiques régionaux et internationaux auxquels la loi portant création d’une agence nationale anti-corruption, la loi portant accès à l’information ainsi que celle portant moralisation de la vie publique et modifier le Code pénal afin de renforcer la répression et introduire les procédures spéciales en matière d’enquête et des poursuites afin d’étendre la notion de flagrance aux infractions relatives à la corruption ;
- À l’Agence de prévention et de lutte contre la corruption d’intégrer les acteurs publics, privés et de la société civile dans le processus d’actualisation des stratégies nationales de lutte contre la corruption.
Dans son mot de clôture, Jean-Pierre Lihau a rassuré que les recommandations formulées au cours de ces travaux seront acheminés au chef de l’État, Félix Tshisekedi.
Il sied de préciser que ces états généraux de la lutte contre la corruption ont été ouverts, le 19 octobre dernier, par le premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde. Ces assises qui ont réuni 150 participants issus des institutions publiques, privées et des organisations de la société civile, visaient à poser un diagnostic complet sur l’état des lieux de la lutte contre la corruption en République démocratique du Congo.
Jaël Moloway