Les travaux du dialogue social organisé en territoire de Mweka, province du Kasaï, entre les populations des villages Itono et Nono du groupement Makep se sont clôturés jeudi dernier.
Sous la facilitation de l’ONG suisse Interpeace et son partenaire de mise en œuvre, Action pour la paix et la concorde (APC), ce dialogue a réuni plusieurs couches des populations de deux villages, quelques députés provinciaux du coin et le vice-président du Groupe de travail inclusif (GTI), institué dans le cadre du projet de renforcement de la gouvernance inclusive de la paix en RDC.
Après échange, identification des causes, des conséquences et acteurs des conflits, les deux villages se sont mis d’accord pour enterrer la hache de guerre qui avait élu domicile dans leurs deux villages depuis 1988, en signant un acte d’engagement.
« Soucieux de créer les conditions de retour à la cohabitation pacifique, la cohésion sociale et promouvoir la résilience face aux conflits récurrents qui nous ont déchirés depuis 1988, nous prenons la ferme décision et l’engagement de vivre en paix, de cohabiter comme frères et sœurs comme par le passé. Nous enterrons la hache de guerre. Tout contrevenant au présent acte d’engagement sera puni conformément aux lois du pays », rapporte cet acte d’engagement lu par un membre de la société civile de cette contrée du Kasaï.
Pour manifester son engagement dans ce processus de vivre ensemble entre les deux villages, le député provincial Florimond Tshoko Minga Kwete a pris le ferme engagement d’accompagner ces communautés dans les activités de rapprochement communautaire.
« Pour ce qui me concerne, en tant que fils du territoire, j’ai pris l’engagement d’accompagner les deux villages à créer une coopérative agricole et je vais payer les frais inhérents », a-t-il dit à Actu30.cd.
Ces deux villages vivaient à couteau tiré depuis 1988. Ils se disputent la forêt Palala. Une forêt située entre deux villages dont les limites sont difficiles à démontrer. C’est depuis 2015 qu’un ancien administrateur de territoire de Mweka avait suspendu les travaux dans cette forêt, étant donné que les deux villages ne se mettaient toujours pas d’accord sur la persée qui était en train d’être tracée dans la forêt pour les départager.
N’ayant pas trouvé encore un compromis, les deux villages se sont livrés aux violences du 26 au 27 novembre 2021. Le bilan avait fait état d’un mort, 100 blessés, 2000 ménages déplacés et 4000 personnes déplacées, d’après le rapport de l’ONG APC.
Janderson Nyembue de retour de Mweka