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RDC : La députée Nelly Muinga interpelle le ministre du commerce extérieur sur l’importation du ciment du Congo-Brazza

La députée nationale Nelly Muinga Tulela a déposé mardi 29 septembre 2020 à l’Assemblée nationale une question orale avec débat adressée au ministre du Commerce extérieur Jean-Lucien Bussa concernant la dérogation d’importation  de ciment en provenance de la République du Congo.

Elle note que le ministre du commerce extérieur avait, dans sa correspondance adressée à son homologue le 10 septembre dernier, autorisé « l’importation annuelle de 100.000 tonnes de ciment de la République du Congo, afin d’approvisionner principalement le Grand Équateur, le Grand Kasaï et la Grande Province orientale qui accuseraient un déficit de 400.000 tonnes de l’offre sur le marché ».

Cette élue de Songololo dans la province du Kongo centrale veut, de ce fait, connaître les motivations de cette décision prise par ce membre du gouvernement alors qu’il avait, dans son arrêté du 26 septembre 2019, suspendu l’importation, par les entreprises locales, de ciment gris et des clinkers dans l’ensemble de la partie Ouest du pays qui comprend, en effet, les zones évoquées dans sa correspondance à son homologue brazzavillois.

Ainsi, a-t-elle adressé 8 questions à Jean Lucien Bussa à savoir :

a) sur le plan administratif :

1. pourquoi vous n’avez-vous ni consulté au préalable les producteurs locaux ou leur syndicat, la Fédération des Entreprises du Congo, ni leur notifié votre décision ?

b) sur le plan social :

2. saviez-vous que rien que trois des cimenteries installées dans le Kongo Central à savoir : la CILU de Lukala, la PPC et la CIMKO produisent à elles seules, alors qu’elles sont en sous-production, plus que les cinq cimenteries du Congo-Brazzaville qui, elles, sont en surproduction ?

3. pourquoi autoriser les importations étrangères au lieu d’encourager les producteurs de ciment à venir investir au pays ?

c) dans leur fondement économique,

4. quels sont les services spécialisés qui assureront le contrôle de la qualité de ciment importé, l’Office Congolais de Contrôle, O.C.C., n’étant pas présent partout ou, en tout cas, ne disposant pas toujours d’équipements adéquats suffisants et d’une expertise avérée ?

5. qui vérifiera les réglementations de change et du commerce extérieur ?

6. quelles sont les solutions de logistiques de transport pour desservir les destinations que vous avez indiquées ?

7. comment sera organisé le transport de ces volumes de ciment produit en République du Congo vers les destinations indiquées : est-ce par les mêmes transporteurs habituels de la R.D. Congo ou par des transporteurs du Congo Brazzaville ? Si c’est par les transporteurs habituels de la R.D. Congo, y aura-t-il augmentation du charroi ? Et si c’est par des transporteurs de la République du Congo, notre pays va-t-il autoriser les baleinières battant pavillon du Congo-Brazzaville de pénétrer les eaux intérieures de la R.D. Congo sans en mesurer les risques et conséquences en matière de sécurité nationale ?

8. enfin, quel sort avez-vous réservé aux revenus de la fiscalité indirecte en faveur des Entités Territoriales Décentralisées, E.T.D., (comme par exemple les droits de consommation sur la production locale, la taxe spéciale conventionnelle, la taxe d’assainissement, pour ne citer que ceux-là) pour lesquels les importations autorisées sont exemptées ?

Par ailleurs, la députée Nelly Muinga rapelle que le comité professionnel des cimentiers de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) avait, quelques temps avant l’arrêté suspensif d’importation, signifié dans son rapport sur l’état des opérations du secteur depuis 2017, que les entreprises dudit secteur fonctionnent en conformité des conditionnalités fixées par le ministère du commerce extérieur.

Corneille Lubaki

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