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RDC : Une plainte contre Joseph Kabila déposée à la CPI par l’Association des victimes de Kamuina Nsapu

Au cours d’une conférence de presse organisée à Kinshasa, l’Association des victimes de la guerre de Kamuina Nsapu (AVGK) a indiqué avoir déposé, jeudi 16 septembre 2021, une plainte auprès du bureau du procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI) à la Haye, au Pays-Bas, contre le président honoraire de la République Démocratique du Congo, Joseph Kabila, et ses proches collaborateurs, au nom de 20.000 victimes du massacre de Kamuina Nsapu, perpétré dans la province du Kasaï Central.

Après une plainte, sans succès, déposée en 2019, auprès de l’auditorat général des FARDC via l’auditorat militaire de Kasaï Central, et l’enlisement dans lequel se trouve le procès de deux experts onusiens, Zaïda Catalan et Michael Sharp, cette structure a décidé de saisir, à ce jour, la CPI.

« Notre association a décidé de déposer, ce jour, auprès du bureau du procureur de la Cour Pénale Internationale à la Haye, au Pays-Bas, la plainte au nom et pour le compte de 20.000 victimes desdits crimes contre monsieur le sénateur à vie Joseph Kabila Kabange, en sa qualité de président honoraire et ex-commandant suprême des Forces armées de la RDC », a déclaré Mhyrhand Mulumba.

À l’en croire, sa démarche s’inscrit dans le cadre de la lutte contre les graves violations des droits de l’homme commises dans la région du Kasaï.

Dans le lot des accusés, figurent également les proches collaborateurs de Joseph Kabila, notamment Evariste Boshab, Emmanuel Ramazani Shadari, Kalev Mutond, ainsi que l’ex-gouverneur du Kasaï Central, Alex Kande Mumpompa.

Certains chefs militaires sont également visés par cette plainte. Il s’agit du général de brigade Assumani Kumba Issa, le général Mputela, le colonel Jean de Dieu Mambueni, le colonel Isaac Safari, le lieutenant colonel Mahinga Gaga, ainsi que le lieutenant colonel Mahese Hanngi Jhon.

Par ailleurs, l’AVGK a demandé au procureur d’amorcer son enquête en vue d’obtenir la condamnation de toutes ces personnes et ainsi faire reconnaître aux victimes le droit à une indemnisation juste et équitable.

Pour rappel, le conflit Kamuina Nsapu s’est éclaté à quelques mois de la fin du mandat de Joseph Kabila. Partant d’un problème de succession au trône coutumier, le conflit s’est enlisé le 12 août 2016, après la mort de Jean-Prince Mpandi, le 6e « Kamuina Nsapu » du nom, chef coutumier des Bajila Kasanga. Il a été tué dans l’assaut de sa maison lancé par les forces de l’ordre dans la province du Kasaï-Central.

Dix mois plus tard, des centaines de morts, peut-être des milliers, ont été enregistrés. Mais aussi des milliers d’enfants enrôlés par Kamuina Nsapu, plus d’un million de déplacés et au moins 42 fosses communes, avait rapporté une enquête de Radio France internationale (RFI).

Yannick Ekutshu

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